La matérialité du souvenir : l’expérience esthétique comme expérience mnésique dans l'art contemporain.
Auteur / Autrice : | Hsin-i Chuang |
Direction : | Paul-Louis Rinuy |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts plastiques et Photographie |
Date : | Soutenance le 28/11/2019 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Arts des images et art contemporain |
Jury : | Président / Présidente : Gisèle Grammare |
Examinateurs / Examinatrices : Françoise Py | |
Rapporteur / Rapporteuse : Thierry Dufrêne |
Résumé
Le souvenir relève d'une prédisposition à prendre en considération la présence évanescente d’une intensité mnésique, car il se présente comme un certain écart à l'égard du niveau d'espace, de temps et de signification où nous sommes établis. Après avoir analysé les pouvoirs plastiques du souvenir en nous penchant sur les pratiques artistiques, nous nous sommes proposés de montrer que l’œuvre d’art apprend à connaître, au contact de la perception, une matérialité potentielle qui rend possible une nouvelle analyse de la sensibilité. Du fait qu’elle est réglée sur une réalité tangible, l’œuvre d’art se confond souvent avec le procédé formel des matériaux qui la supportent. Et penser concrètement la matérialité, c'est-à-dire la penser non pas par la seule réflexion, mais par le sentiment également, change radicalement notre appréhension de l’œuvre.En guise d’indice discret, la sensation intensive du corps nous mène à reconnaître tous ceux qui ont contribué à transmettre l’émotion ressentie et à enrichir notre mémoire. À chaque instant, elle ne se raconte pas, mais cristallise en bloc dans le présent. L’artiste opère une présentification de son état émotionnel et explore les correspondances ou les disjonctions entre les sens, afin de se trouver dans un « rythme de la durée » qui n'existe que s'il y participe. Grâce à cette perpétuelle présentification de l'épaisseur temporelle, l’œuvre devient le véhicule du fonctionnement mnésique.Dans cette recherche, nous avons tenté d’élucider le profil de l’intégralité d’une matérialité du souvenir, en vue d’entrevoir la possibilité palpable d’un état affectif dans le cadre de différentes expériences, comme un vecteur de la réalisation artistique. Nous avons cherché à reconnaître la spécificité de cet objet d'étude et attaché une attention particulière aux « processus de création », car notre thèse a pour objet de s'interroger sur les conditions théoriques et pratiques qui rendent possible l’élaboration des problématiques du souvenir dans le domaine de l'art.