Thèse soutenue

Santé et détention : le cas français : singularité historique et protection juridique dans le milieu carcéral

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Auteur / Autrice : Nassera Beghache Porsan
Direction : Cyril Clément
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit médical et de la santé
Date : Soutenance le 03/12/2019
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherche en Droit privé et Droit de la santé
Jury : Président / Présidente : Arnaud de Raulin
Examinateurs / Examinatrices : Alfred Ngako Deugoue, Etienne Bouday, Djamel Khodja
Rapporteurs / Rapporteuses : Ǧūrǧ Saʿd

Résumé

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Sous l’Ancien Régime, la souffrance physique était un élément essentiel de la peine. Les détenus étaient maintenus en captivité pour le rachat de leur faute dans un but d’amendement. La privation de liberté se caractérisant par la cruauté et l’insalubrité des conditions de détention, la médecine en milieu pénitentiaire a longtemps été considérée comme « un supplément d’âme » de l’institution carcérale et reléguée au rang de « sous-médecine » par l’ensemble du champ médical du fait de sa soumission à l’administration.C’est dans cette conception de la peine que s’inscrit la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui affirme que la loi ne doit établir que les peines strictement nécessaires. Au début du XXe siècle, l’administration pénitentiaire soigne encore ses détenus. Ceci a conduit à de véritables désastres psychologiques et sanitaires, car le médecin dépendait des institutions pénitentiaires et non sanitaires. Jusqu’à la Libération, l’Histoire de la santé et des professions de santé en prison est marquée par une profonde continuité qui s’exprime, d’abord au travers d’une opposition continue entre l’expression de philanthropie des reformes et la confrontation à une réalité austère de la santé dans une prison totalitaire. L’autonomie de ceux qui ont la charge de la santé en prison n’est guère garantie. Les prisons échappent encore aux grandes révolutions sanitaires et hygiéniques.L’apparition du virus du Sida et des pathologies, bouleverse les mentalités. Un mouvement émerge, entre les années 1970 et 1980, d’une société civile exigeant le respect des droits de la personne alors que les évolutions scientifiques et politiques, mais aussi carcérales font peu à peu apparaître les limites de cette nouvelle organisation : l’affirmation à une administration chroniquement pauvre et dont le soin ne constitue certes pas la mission première relègue tout le dispositif au fond d’un entonnoir pauvreté, alors que les premières approches épidémiologiques pointent chez cette population une surmorbidité au regard de l’âge, en particulier au niveau des pathologies infectieuses, addictives et dentaires.