Thèse soutenue

L’imaginaire et la révolution : les imaginaires de la révolution tunisienne

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Auteur / Autrice : Nabila Abbas
Direction : Yves SintomerRegina Kreide
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 11/02/2019
Etablissement(s) : Paris 8 en cotutelle avec Justus-Liebig-Universität (Giessen, Allemagne)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris - CSU
Jury : Président / Présidente : Pascale Laborier
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Colliot-Thélène, Leyla Dakhli, Jörn Ahrens, Andreas Langenohl
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Colliot-Thélène, Leyla Dakhli

Résumé

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Mon approche de la révolution tunisienne se concentre sur les imaginaires des acteurs tunisiens qui ont contribué à la chute du régime de Ben Ali : Quels imaginaires politiques ont-ils ? Quelles critiques formulent-ils à l’égard de ce régime ? À quelles idées, normes, valeurs font-ils référence dans leurs critiques ? J’examine les imaginaires de différents acteurs : défenseurs des droits humains, syndicalistes, féministes, citoyens, jeunes, chômeurs, cyberactivistes et islamistes. J’identifie d'abord les imaginaires qui ont contribué à l’érosion de l’ancien régime (imaginaires critiques), avant d'analyser les imaginaires figurant la construction d’une « nouvelle Tunisie » (imaginaires constructifs). Pour penser le concept d’imaginaire je m’appuie sur la pensée du philosophe Cornelius Castoriadis qui attire l’attention sur la force de l’imagination conçue comme une puissance permettant l'émergence de représentations sociales. J’en ai déduit deux hypothèses fondamentales pour mon travail. Premièrement : les imaginaires révolutionnaires des acteurs sociaux s’opposent et contredisent les récits d’État. Partant de l’idée de Foucault selon laquelle le pouvoir produit et s'exerce également à travers des discours qui se traduisent en vérités sociales, j’affirme que les imaginaires révolutionnaires en remettant en cause les récits d’États contredisent également la légitimité du régime de Ben Ali. Et deuxièmement : les processus révolutionnaires sont des processus conflictuels dans lesquels les acteurs sociaux négocient les valeurs et les institutions de la société à construire. L’imagination et les imaginaires occupent un rôle primordial dans cette négociation.