Thèse soutenue

Théâtralité de la scène de folie dans l'oeuvre de John Cassavetes et Martin Scorsese

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Auteur / Autrice : Elise Loiseau
Direction : Gilles Declercq
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études théâtrales
Date : Soutenance le 18/12/2019
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherches en études théâtrales (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean de Guardia
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Declercq, Jean de Guardia, Vincent Amiel, Jean-Pierre Naugrette

Résumé

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Dans l’œuvre de John Cassavetes et de Martin Scorsese, la folie s’incarne selon deux modalités opposées: affectivité débordante chez l’un, enfermement mental et pulsion destructrice chez l’autre. La représentation de la folie implante dans l’image cinématographique une théâtralité spécifique, dont cette thèse explore les dimensions. La théâtralité d’un film peut d’abord être engendrée par le travail sur l’espace. Il est alors reconfiguré aux dimensions de la scène de théâtre, et affranchi du réalisme traditionnellement rattaché au cinéma. La représentation se resserre sur l’acteur qui incarne des personnages hystériques (chez Cassavetes) ou histrioniques (chez Scorsese). La mise en scène de ces troubles de la personnalité intimement liés au regard de l’autre et à la surexpressivité injecte une forte théâtralité dans l’image filmique. Or, cette intensité, voire cette violence, font de la folie un objet de représentation problématique. Lorsque l’image est fascinante, elle aliène le regard du spectateur qui n’est plus en mesure de penser la représentation. Intervient alors une autredimension de la théâtralité, envisagée comme dispositif permettant d’affranchir le regard du spectateur. Chacun à leur manière, Cassavetes ouvrant la voie, les deux cinéastes ont tenté d’investir le cinéma indépendant américain d’un pouvoir d’émancipation face à un medium dont ils savaient pleinement la puissance.