La désobéissance civique en matière d'avortement, le cas du Clergy Consultation Service (1967-1973)
Auteur / Autrice : | Anne Légier |
Direction : | Hélène Le Dantec-Lowry |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Civilisation américaine |
Date : | Soutenance le 06/12/2019 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur les mondes anglophones (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Caroline Rolland-Diamond |
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Le Dantec-Lowry, Caroline Rolland-Diamond, Hélène Quanquin, Christen Bryson, Anne Stefani | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Caroline Rolland-Diamond, Hélène Quanquin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
En 1967, à une époque où l’avortement était interdit dans tous les États-Unis, un groupe de pasteurs et de rabbins new-yorkais créa le Clergy Consultation Service on Abortion (CCS) afin d’aider les femmes à échapper aux dangers de l’avortement clandestin. Ils mirent en place un réseau de médecins dûment sélectionnés aux États-Unis comme à l’étranger, conseillèrent et accompagnèrent les femmes dans leur choix et négocièrent les prix à la baisse. Pendant ses six années d’existence, l’organisation s’étendit à l’échelle nationale, aida des centaines de milliers de femmes à obtenir un avortement médicalement sûr et contribua à changer la manière dont le grand public percevait l’avortement. Les pasteurs et les rabbins dénoncèrent les lois anti-avortement comme injustes, discriminatoires, punitives et contraires à la morale puisqu’elles poussaient les femmes, en particulier les plus vulnérables, à courir de grands dangers. En tant qu’hommes d’Église, ils estimèrent donc qu’il était de leur devoir moral de « désobéir » aux lois humaines afin de répondre aux lois supérieures de l’éthique. Cette thèse s’intéresse à la manière dont ce groupe multiconfessionnel rendit le changement social possible en pratiquant la désobéissance civique en matière d’avortement. Elle s’interroge sur l’engagement a priori surprenant d’hommes d’Église dans le combat pour la légalisation de l’avortement aux États-Unis, analyse la constitution et le développement du groupe pour enfin examiner la manière spécifique dont il contribua à redéfinir la question sociale de l’avortement dans les années qui précédèrent l’arrêt Roe v. Wade de 1973 qui jugea que l’avortement est un droit garanti.