Thèse soutenue

Marguerite Duras et Taïwan : transmission, médiation, réception

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Auteur / Autrice : Shih-Hsien Huang
Direction : Catherine Bertho-Lavenir
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire artistique et culturelle
Date : Soutenance le 10/12/2019
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches sur les liens sociaux (Paris ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Bruno Péquignot
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Bertho-Lavenir, Bruno Péquignot, Jean-Louis Fabiani, Évelyne Cohen, Hung-Yi Chen

Résumé

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Cette thèse traite de la transmission de l’oeuvre, de la figure, et du discours de Marguerite Duras dans un espace culturel franco-taïwanais. Partant de la réception de l’oeuvre de M. Duras en France, il s'agit d'analyser dans une perspective médiologique,la transmission de Marguerite Duras à Taïwan, société doublement postcoloniale sous domination japonaise (1895-1945) puis nationaliste chinoise (1945-1996). Cette thèse explore dans quelle mesure et par le truchement de quelles médiations le discours anticolonialistede l’oeuvre littéraire de M. Duras n'a finalement pas été transmis à Taïwan,au profit de son discours féministe à travers son oeuvre cinématographique. En effet,l’oeuvre de M. Duras est essentiellement connue à Taïwan à travers le cinéma, et cedans une configuration tout à fait particulière : l'adaptation de L’Amant (1992) réalisé par Jean Jacques Annaud alors que M. Duras avait dénoncé cette adaptation, et son mode de diffusion à Taïwan, via DVD et ce dix ans après sa sortie en salles, et aprèsla mort de l’auteur. Nous procédons à l’analyse de la position de M. Duras dans le champ littéraire français de l’après-guerre. L’analyse contrastive des trajectoires de M. Duras et de Jean Hougron, autre auteur traitant de l’Indochine française montre comment la figure de M.Duras s’installe dans le champ de la culture légitime à l’émergence de la vidéosphère.Dans une seconde partie, inspirée par l’approche de la médiologie sont étudiées les éditions et traductions d’oeuvres de M. Duras afin de discuter des modalités de la médiation incarnée par les traducteurs et les universitaires vecteurs de circulation dans ce processus. Enfin, dans le contexte taïwanais, nous discutons de la transmission de M.Duras à travers les articles académiques puis les commémorations culturelles du centenaire de sa naissance qui relaient davantage le discours féministe aux dépens des positions anticolonialistes de l'auteur. La thèse défend ici est que la situation politique de Taïwan a abouti à une distorsion de la perception de l’oeuvre de M. Duras, minisant l’aspect anticolonial pour ne laisser transparaître qu’un féministe édulcoré.