Appropriation de l’eau et production de l’espace. La dimension spatiale du droit de l’eau dans la vallée d’Elqui (Chili)

Appropriation of water and production of space. The spatial dimension of water law in the Elqui Valley (Chile)

• Auteur / Autrice : Chloé Nicolas-Artero
• Direction : Sébastien Velut
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Géographie et aménagement urbain
• Date : Soutenance le 27/11/2019
• Etablissement(s) : Paris 3
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche et de documentation sur les Amériques
• Partenaire(s) de recherche : Institut : Institut des Hautes Études de l'Amérique latine (Université Paris III)
• Jury : Président / Présidente : Enrique Aliste
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Sébastien Velut, Enrique Aliste, Agathe Euzen, Pierre Gautreau, James Linton
• Jury : Rapporteur / Rapporteuse : Agathe Euzen, Pierre Gautreau

Mots clés

Mots clés contrôlés

Espaces naturels -- Protection

Gestion des ressources en eau

Eau -- Politique publique

Eau -- Droit international

Elqui (Chili ; vallée)

Chili

Droit à l'eau

Mots clés libres

Eau

Organisation des usagers de l'eau

Marges hydriques

Géographie juridique

Chili

Water

Organizations of Water Users

Water Margins

Legal Geography

Chile

Résumé

Cette thèse propose de rendre compte des liens entre l’appropriation de l’eau et la production de l’espace pour penser la dimension spatiale du droit de l’eau. Elle se fonde sur l’étude du cas de la vallée d’Elqui, située dans une région semi-aride au nord du Chili. Les rapports entre le droit et l’espace sont analysés depuis l’étude des stratégies géolégales des acteurs et de leurs effets sur l’essor des activités minières, agricoles et immobilières. À cet effet, cette thèse propose la notion de système géolégal fluvial permettant d’étudier les rapports de pouvoir qui se nouent autour de l’élaboration des règles de partage, de distribution et d’administration de l’eau, dans une perspective pluriscalaire et diachronique. La thèse identifie une pluralité de modalités d’appropriation de l’eau, qui participe à l’expansion des secteurs extractifs depuis la deuxième moitié du XXe siècle. Ces modalités se déploient autour de dispositifs géolégaux qui produisent l’artificialisation du bassin versant. Toutefois, cette dernière est relative puisque subsistent des marges hydriques donnant à voir des pratiques d’irrigation et des conceptions de l’eau autres, associées à l’existence d’une économie plurielle. Le destin de ces marges reste indécis puisqu’elles font l’objet d’appropriation de l’eau qui engendre des pénuries d’eau. Les organisations des usagers de l’eau, et notamment les Conseils de Surveillance, jouent un rôle essentiel dans l’artificialisation de ces marges ou de leur protection. L’accès à la connaissance et la reconfiguration des rapports aux savoirs locaux sur l’eau expliquent la position différenciée des deux Conseils de Surveillance étudiés, dont les décisions participent à la production de l’espace de la vallée.

This dissertation aims at grasping the links between water appropriation and production of space through the spatial dimension of water law. It is based on a case study of the Elqui Valley, located in a semi-arid region of northern Chile. The relationship between law and space has been analyzed examining the geolegal strategies deployed by the actors and their effects on the development of mining, agricultural and real estate activities. For this purpose, this dissertation proposes the concept of fluvial geolegal system to study the power relations that are tied around the elaboration of the rules of sharing, distribution and administration of water, in a multi-scale and diachronic perspective. The thesis identifies a number of water appropriation modalities that have participated in the expansion of extractive sectors since the second half of the twentieth century. The geolegal devices used in this process produce the artificialisation of the watershed. However, the latter is not overarching since some water margins show irrigation practices and other water concepts associated with the existence of a plural economy. The fate of these margins remains unclear, because they are subjected of to water appropriation practices which are the cause of water shortages. Organizations of water users and especially Supervisory Boards play a key role in the artificialization of these margins or in their protection. The access to new knowledge and the reconfiguration of the relation with local water knowledge explain the different positions of the two Supervisory Boards under scrutiny, whose decisions contribute to the space production.