Thèse soutenue

Un chapitre dans l'histoire des représentations phonologiques : les transcriptions des "coplas flamencas" au tournant des XIXe et XXe siècles

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Auteur / Autrice : Marco Stefanelli
Direction : Éric BeaumatinMarie-Linda Ortega
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 09/11/2019
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langage et langues (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CLESTHIA (Paris)
Jury : Président / Présidente : Dan Savatovsky
Examinateurs / Examinatrices : Éric Beaumatin, Marie-Linda Ortega, Dan Savatovsky, Claudine Gauthier, Antonio Narbona Jiménez, Clara Mortamet
Rapporteurs / Rapporteuses : Claudine Gauthier, Antonio Narbona Jiménez

Résumé

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Les transcriptions des strophes des chants flamencos soulèvent des problèmes liés à leurs spécificités linguistiques et à leur portée symbolique. Cette thèse propose d’étudier les représentations phonologiques sous-jacentes aux graphies des premiers recueils consacrés à ce type de chants, publiés en Espagne entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. Ces graphies extra-normatives sont envisagées selon trois perspectives différentes et complémentaires : métalinguistique, historico-culturelle et historico-épistémologique.Les systèmes de transcription étudiés supposent des phonologies, donc des discours sur la langue, qui se rattachent aux diverses représentations culturelles sur le « peuple andalou » véhiculées dans ces mêmes ouvrages. Celles-ci sont analysées dans le contexte mouvementé de réorganisation politique et sociale – et de quête identitaire et symbolique – qui avait lieu en Espagne et dans ses régions à l’époque en question. On étudie donc le rôle qu’ont joué les folkloristes espagnols dans la recherche des particularités andalouses.L’élaboration de ces systèmes de transcription s’est faite dans un cadre scientifique caractérisé par l’institutionnalisation des études folkloriques, en Espagne comme ailleurs en Europe, et par l’émergence de nouveaux savoirs en linguistique. Linguistes européens et folkloristes espagnols échangeaient idées et matériaux, non sans engendrer des erreurs d’interprétation qui ont perduré pendant plusieurs décennies.De la sorte, les représentations linguistiques sous-jacentes acquièrent le statut de prototypies, participant à des constructions culturelles et légitimées par leur rattachement à un réseau scientifique international et interdisciplinaire.