Thèse soutenue

La performativité dans l’œuvre et la pratique artistique de Gao Xingjian

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Auteur / Autrice : Simona Polvani
Direction : Pascale WeberGerardo Guccini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts et sciences de l’art. Arts plastiques
Date : Soutenance le 19/12/2019
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Università degli studi (Bologne, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts plastiques, esthétique et sciences de l'art (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut ACTE (Paris ; 2012-...)
Etablissement d'accueil : Università degli studi (Bologne, Italie)
Jury : Président / Présidente : Philippe Goudard
Examinateurs / Examinatrices : Pascale Weber, Michel Sicard, Michel Draguet, Alain Milon, Matteo Casari
Rapporteurs / Rapporteuses : Claire Conceison

Résumé

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Dans sa conception de l’art total ainsi que dans la perception de la figure de l’artiste qu’il met en œuvre, Gao pratique plusieurs disciplines artistiques. Il est à la fois romancier, poète, dramaturge, essayiste, metteur en scène, peintre, cinéaste. Cette pluridisciplinarité constitue la marque prééminente de sa création. À l’époque où il vivait en Chine, sous le régime maoïste et qu’il subit la rééducation culturelle, toute pratique artistique lui fut interdite. En m’appuyant sur des études de la performance et de la performativité développées dans les «performances studies» de Richard Schechner, Victor Turner, Judith Butler, je tente de mettre en valeur la présence d’une dimension performative dans l’œuvre de Gao : performativité de la « vie ordinaire » autant qu’artistique, toutes deux étant profondément imbriquées. Cette performativité émerge tout d’abord comme une forme de résistance existentielle et politique face à l’interdit de pratiquer la création artistique à l’époque où il vivait en Chine sous le régime maoïste, et pendant la période de la rééducation culturelle. Elle se manifeste en tant que gestes d’écriture et de destruction clandestins et gestes ritualisés d’un artiste à la marge. Gao bâtit ainsi sa création artistique comme la conquête d’un espace essentiel de liberté en même temps qu’il façonne son identité individuelle d’homme et d’artiste. Au niveau de sa création, la solitude de cet état liminal qu’est la marge, engendre une esthétique de la multivocalité, de la démultiplication, du troisième œil et une expérimentation sans cesse renouvelée dans tous les domaines de sa pratique, littéraire, théâtrale, visuelle.