Jan Patocka, une pensée de la dissidence : phénoménologie et politique
Auteur / Autrice : | Mathieu Cochereau |
Direction : | Renaud Barbaras |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie. Épistémologie |
Date : | Soutenance le 30/11/2019 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (Paris ; 2002-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jocelyn Benoist |
Examinateurs / Examinatrices : Renaud Barbaras, Jocelyn Benoist, Nathalie Frogneux, Judith Revel, Karel Novotný |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Nous faisons l'hypothèse que le concept de Dissidence permet d'éclairer et d’unifier la philosophie de Jan Patočka. Nous avons voulu comprendre la philosophie comme un mouvement de transcendance qui permet d'interroger en retour la communauté dont elle s'est séparée. Dans notre première partie, cette dissidence est comprise comme une posture par laquelle toute réduction du sens se trouve déjouée. Ce mouvement de la philosophie assume son origine socratique, étant entendu que cela n'implique aucun monde transcendant comme le montre le « Platonisme négatif ». Cette posture nous amène à interroger les fondements mêmes de la phénoménologie pour repenser l'enracinement paradoxal de l'homme dans le monde, ce qui implique d'élever la dissidence à la puissance du concept. C'est pourquoi la Dissidence sera comprise, dans notre deuxième partie, comme l'événement par lequel l'homme est mis à part de la totalité et, en vertu de cette séparation, produit un monde naturel. Nous envisageons la Dissidence d'un point de vue cosmologique (expulsion hors du tout), anthropologique (rapport de l'homme au monde) et phénoménologique (manière dont l'homme fait apparaître ce dont il a été expulsé).Ainsi, la Dissidence signifie une structure commune à l'homme et au monde par laquelle nous pouvons saisir l'action de l'homme face à tout système qui voudrait faire du monde la mesure de l'homme. Notre dernière partie entend donc montrer que l'acte dissident, loin d'être l'expression d'une toute-puissance humaine, exhibe plutôt sa problématique fragilité et la contingence irréfragable du monde naturel.