La fabrique de l’étranger intérieur : généalogie d’une gouvernementalité coloniale
Auteur / Autrice : | Théophile Lavault |
Direction : | Judith Revel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 29/11/2019 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (Paris ; 2002-....) |
Jury : | Président / Présidente : Magali Bessone |
Examinateurs / Examinatrices : Judith Revel, Magali Bessone, Guillaume Le Blanc, Vanessa Codaccioni, Frédéric Gros | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Guillaume Le Blanc, Vanessa Codaccioni |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse vise à constituer la généalogie d’appareils coloniaux de capture et de gouvernement de l’altérité depuis la conquête de l’Algérie jusqu’aux formes contemporaines de contrôle de l’immigration. On y suit les conditions d’élaboration et de réagencements successifs du pouvoir militaro-pastoral exercé par les« officiers sociaux » de l’armée coloniale en Algérie, au Maroc, mais aussi en métropole. Ce travail s’inscrit dans une volonté de poursuivre sur d’autres terrains le projet foucaldien d’une histoire des gouvernementalités. Sont interrogés les mécanismes à l’œuvre dans la fabrique d’une figure inhérente à la construction de notre modernité politique : celle de l’étranger intérieur. Une figure qui, par son historicité propre, invite à penser, au-delà de la frontière du national et de l’étranger, les modes de sujétion des « populations autres ». De « l’indigène » au « musulman », du « Français musulman d’Algérie » au « travailleur immigré », tout un foyer d’énonciation de l’altérité se laisse voir dans les archives et permet de tracer la généalogie coloniale d’un pouvoir qui vise, au-delà de la normalisation des corps et des comportements, à transformer les psychés des sujets gouvernés, à élaborer une psychopolitique.