Thèse soutenue

Mémoire de terres : l'urbanisation du Levant nord au IIIe millénaire par la pétrographie céramique
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Auteur / Autrice : Mathilde Jean
Direction : Pascal Butterlin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Archéologie
Date : Soutenance le 20/11/2019
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Archéologie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Archéologies et sciences de l'Antiquité (Nanterre ; 1999-....)
Jury : Président / Présidente : Graham Philip
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Butterlin, Sophie Méry, Kamal Badreshany, Luca Peyronel

Mots clés

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Résumé

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L’urbanisation est un moment clé du développement des sociétés humaines, dont la compréhension est primordiale pour caractériser la diversité des processus de complexification sociale. Entre la Mésopotamie et l’Égypte, qui voient naître les premières villes dès le IVe millénaire avant notre ère, la côte syro-libanaise, ou Levant nord, se distingue par un environnement littoral contrasté, ouvert sur la Méditerranée, où l’urbanisation s’exprime sous une forme différente au cours du IIIe millénaire. Par l’analyse des matériaux et la pétrographie céramique, cette thèse en explore deux marqueurs fondamentaux : la spécialisation des activités artisanales et la polarisation des échanges par les centres urbanisés. L’approche pétrographique, issue de la géologie, renouvelle l’exploration des vestiges céramiques au travers desquels se construit notre connaissance des sociétés anciennes. Un corpus d’envergure régionale, constitué de 2481 échantillons céramiques de sept sites majeurs, est analysé en macroscopie et en microscopie en lames minces. Le site principal, utilisé comme référence, est celui de Tell Arqa. Ses données sont comparées à celles de six autres sites répartis dans la région : dans la plaine du Akkar, Tell Bseisé et Tell Laha ; au Liban nord, Enfeh et Byblos ; et en Syrie occidentale, Ras Shamra et Qatna. L’étude révèle l’homogénéisation progressive de la production potière et la spécialisation grandissante de l’artisanat tout au long du IIIe millénaire. D’autre part, l’établissement de réseaux de contacts se manifeste par la mise en place de sphères techniques à différentes échelles spatiales et temporelles. Les échanges, eux, prennent la forme d’imports, d’imitations et d’exports dont la distribution géographique varie dans le temps. La démarche interdisciplinaire apporte ici de riches résultats et offre un nouveau regard sur la diversité des processus d’urbanisation.