Thèse soutenue

Charriage et obstacles à la continuité sédimentaire sur les cours d'eau du Morvan

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Auteur / Autrice : Louis Gilet
Direction : Emmanuèle Gautier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie physique. Géomorphologie fluviale
Date : Soutenance le 27/09/2019
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris ; 2000-....)
Jury : Président / Présidente : Gilles Arnaud-Fassetta
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuèle Gautier, Frédéric Gob, Anne-Julia Rollet, Jean-René Malavoi
Rapporteurs / Rapporteuses : Hervé Piégay, Frédéric Liébault

Résumé

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En France, les récentes évolutions réglementaires (DCE, 2000 ; LEMA, 2006) obligent à assurer une certaine continuité sédimentaire au droit des barrages. L’exigence se pose singulièrement dans le massif du Morvan, où une dizaine de barrages se sont installés depuis le milieu du XIXe siècle. Les questionnements y sont complexes : plusieurs des cours d’eau sur lesquels les ouvrages ont été édifiés ont été assez peu étudiés (lit plat de moyenne énergie à substrat grossier mixte). En outre, les systèmes fluviaux étudiés – l’Yonne supérieure, la Cure et le Chalaux – sont marqués par une anthropisation ancienne, caractérisée notamment par des usages multiples antérieurs aux barrages (moulins, flottage du bois). L’énergie de ces rivières, en partie régie par les barrages, est un facteur important mais insuffisant pour comprendre le charriage actuel. Celui-ci s’avère particulièrement influencé par certains paramètres morphologiques (substrat très grossier, structures sédimentaires, pente). Or les conditions morphologiques actuelles paraissent largement résulter de plusieurs décennies de modification des apports liquides et solides par les barrages. Leurs effets sur les processus fluviaux doivent donc être appréhendés à plusieurs échelles temporelles. Les travaux indiquent qu’ils dépendent également des influences héritées des anciens usages hydrauliques. La trajectoire hydromorphologique passée de la rivière semble aussi jouer sur les impacts morpho-sédimentaires qui ont pu être observés à la suite d’un démantèlement de barrage. Plutôt qu’une table rase ou un retour en arrière, les barrages ou leur démantèlement représentent ainsi davantage une nouvelle évolution de la trajectoire fluviale, faite de ruptures, de continuités et de mutations.