Thèse soutenue

Monet au XXème siècle : légende, magie, désordre (France, 1900-1931)
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Auteur / Autrice : Emma Cauvin
Direction : Pierre Wat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art contemporain
Date : Soutenance le 06/12/2019
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire de l'art (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Histoire culturelle et sociale de l'art (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Laurence Bertrand-Dorléac
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Wat, Bertrand Tillier, Cécile Debray
Rapporteurs / Rapporteuses : Thomas Schlesser

Résumé

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Cette thèse se propose de renouveler le regard porté sur Claude Monet en déplaçant l’attention portée à l’homme et à l’œuvre du XIXème siècle vers le XXème. Souvent perçu au prisme de l’impressionnisme dont il serait le « père » et associé aux œuvres qu’il produisit dans les années 1870 et 1880, le peintre déborde cependant de cette image par de nombreux aspects, bien moins connus. Ce travail en interroge les raisons profondes, en revenant aux premières décennies du XXème siècle, en France. La renommée actuelle de Monet, disparu en 1926, lui doit une « légende » de l’artiste, réécriture biographique, qui fut celle des entretiens qu’il commença à accorder à la presse dès 1900. Or celle-ci masque ce contre quoi réagissait l’entreprise du peintre : une vague critique hostile à Monet, développée dans ces mêmes décennies et fondée sur le constat d’une évolution de sa peinture à partir des séries, perçue comme désormais tournée vers l’abstraction. Si, pour certains critiques, cette indéfinition de la peinture s’offrait à une lecture par la « magie », faisant de Monet un enchanteur aux pouvoirs illusionnistes et troublants, elle représentait plutôt, dans ce climat d’entre-deux-guerres, la « désagrégation » ultime d’une tradition, d’un classicisme qui étaient l’essence d’une injonction intellectuelle et artistique à la « construction » : au retour à l’ordre. « Monet n’est qu’un œil, mais quel œil ! » : la phrase de Cézanne, topos historiographique bornant l’œuvre à la représentation du réel n’est ici qu’une des modalités de ce face à face entre une modernité réactionnaire et un peinture anachronique – dont l’image, inséparable de celle de son œuvre, est ici redéployée.