Thèse soutenue

Des confluences à l'estuaire : modalités d’occupation des territoires du bassin versant de la Seine en aval de Paris au cours de l’âge du Fer : environnement, économie et société

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Auteur / Autrice : Célia Basset
Direction : François Giligny
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Archéologie. Ethnologie. Préhistoire
Date : Soutenance le 29/11/2019
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Archéologie (Paris ; 1990-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Trajectoires - De la sédentarisation à l’État (Paris ; 2012-....)
Jury : Président / Présidente : Pierre Nouvel
Examinateurs / Examinatrices : François Giligny, Florence Verdin, Marie-Yvane Daire, François Malrain, Dominique Todisco, Thierry Lepert

Résumé

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Des confluences à l’estuaire, cette recherche retrace les principaux processus d’occupation, d’organisation et d’exploitation du bassin versant de la Seine, en aval de Paris, sur l’ensemble de l’âge du Fer. L’échelle du bassin versant permet de mieux appréhender les interactions entre l’Homme et son milieu en envisageant un rapport dynamique et systémique évoluant au cours de ce dernier millénaire. Au fil de l’eau, une confrontation multiscalaire des sphères domestiques, funéraires, rituelles et urbaines est menée à travers une approche critique sur la représentativité de ces données. Le corpus, composé de 970 phases d’occupation issues de 705 entités archéologiques, offre l’opportunité de proposer un bilan documentaire à l’échelle de six départements (Paris, Hauts-de-Seine, Yvelines, Val-d’Oise, Eure et Seine-Maritime) dans lesquels la recherche archéologique est particulièrement développée, en lien avec les nombreux aménagements actuels. Ces analyses permettent de préciser les mécanismes progressifs d’appropriation des territoires. Les occupations du début du premier âge du Fer (VIIIe et le VIIe s. av. n.-è) restent discrètes et sont à envisager dans la continuité des indices du Bronze final. Un premier essor des habitats, majoritairement ouverts, caractérise l’est du territoire entre le VIe et le Ve s. av. n.-è dans les vallées puis, entre le IVe et le début du IIIe s. av. n.-è. au sein des plateaux. Ces ancrages pionniers au caractère agricole marqué rendent compte d’un espace multipolaire. Le IIIe s. av. n.-è témoigne de profonds changements visibles dans la sphère funéraire (sépultures à armes et à éléments de char, généralisation progressive de l’incinération), rituelle (dépôts dans l’habitat) et domestique (chute du nombre d’habitats puis émergence d’habitats enclos). Cette période de transition porte les germes des profondes mutations du IIe et du Ier s. av. n.-è. qui sont marquées par un essor quantitatif des établissements agro-pastoraux sur l’ensemble des contextes topographiques et par l’émergence de sites à rayonnement plus large que sont les habitats aristocratiques, les agglomérations, les oppida et les sanctuaires. Un changement d’échelle est attesté dans la production, la consommation et la redistribution des denrées agro-pastorales et artisanales impliquant des réseaux d’échanges locaux, régionaux et à longues distances. Les processus de densification du maillage territorial et de spécialisation progressive des habitats dépendent de facteurs qu’il convient ainsi de rechercher au cœur de l’organisation des sociétés, stimulée par les interactions qu’elles entretiennent avec un réseau d’échanges de biens, de savoir-faire et de personnes à l’échelle de l’Europe occidentale.