Thèse soutenue

L'État dans tous ses états : géographie comparée des politiques agricoles au Pérou et en Équateur

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Auteur / Autrice : Célia Auquier
Direction : Évelyne Mesclier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 18/10/2019
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Pôle de recherche pour l'organisation et la diffusion de l'information géographique (Paris ; 1988-....)
Laboratoire : Pôle de recherche pour l'organisation et la diffusion de l'information géographique (Paris ; 1988-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Chaléard
Examinateurs / Examinatrices : Évelyne Mesclier
Rapporteurs / Rapporteuses : Martine Guibert, Éric Sabourin

Résumé

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Cette thèse propose d’analyser les dimensions spatiales des politiques agricoles des États péruvien et équatorien et leurs inscriptions dans les territoires. Les deux pays de comparaison n’ont pas été choisi au hasard : ils sont tous deux décentralisés mais obéissent à des référentiels politiques différents. Tandis que le Pérou adhère à l’économie de marché, l’Équateur se positionne plutôt en faveur de la planification. Dans ces contextes, comment caractériser, depuis les territoires, les politiques agricoles de deux États à l’idéologie supposée contraire ? Quels enseignements en tirer sur le rôle de ces derniers dans le développement agricole ? L’analyse de deux projets d’aménagement montre que les États ne font pas les mêmes choix en termes de soutien agricole. Le projet péruvien se consacre davantage à l’expansion de l’agrobusiness et présente des effets territoriaux déstructurants plus nombreux que celui de l’Équateur. Les mesures de soutien du ministère de l’Agriculture sont également plus sélectives et moins diversifiées au Pérou. Néanmoins, des similitudes existent : les États réalisent des partenariats avec de grandes entreprises privées, ils ne font face ni aux difficultés d’accès au foncier de la paysannerie, ni aux enjeux de la crise écologique ; ils nient les dynamiques territoriales existantes et l’institutionnalité locale ; enfin, ils poursuivent un modèle économique basé sur l’exportation de matières premières sans réelle volonté de promouvoir des formes alternatives d’agriculture. Enfin, l’analyse de la gouvernance des projets révèle que les deux États imposent des relations verticales, hiérarchisées et descendantes aux collectivités territoriales et aux acteurs privés locaux de petite envergure. Finalement, indépendamment de l’idéologie de leur gouvernement, ces États mobilisent le néolibéralisme en tant que système de gouvernance fondé sur les principes suivants : en privilégiant un pouvoir d’État centralisateur et vertical, ils soutiennent les grandes structures de production capitalistes et, tout en responsabilisant les organisations privées locales, ne laissent à ces dernières que de faibles marges de manœuvre pour peser dans l’orientation des politiques.