Élites cambodgiennes en situation coloniale : essai d'histoire sociale des réseaux de pouvoir dans l'administration cambodgienne sous le protectorat français (1860-1953)
Auteur / Autrice : | Marie Aberdam |
Direction : | Pierre Singaravélou |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 23/11/2019 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Sorbonne-Identités, relations internationales et civilisations de l'Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Pierre Singaravélou, Grégory Mikaelian, Ashley Thompson |
Rapporteur / Rapporteuse : Marie-Sybille de Vienne, Mathieu Guérin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Portrait de la haute société mandarinale durant le protectorat français, cette thèse décrit comment les élites cambodgiennes ont fait évoluer leur modèle social en situation coloniale. Mettant en regard sources coloniales, sources cambodgiennes et histoire orale, elle démontre l’existence de réseaux de pouvoir, c’est-à-dire de vastes groupes de parentèle dont les relations d’alliance et d’association ont pour enjeu la maîtrise du pouvoir social et politique. Ces réseaux participent de la gestion de l’État royal puis de l’État colonial : leurs luttes factieuses pour le contrôle de l’administration scandent le récit dynastique au XIXe et au XXe siècle et participent de l’instauration du pouvoir colonial dans le royaume. Confrontés à la pénalisation de leurs pratiques - assimilées à du népotisme et de la corruption par l’État colonial - ces réseaux de pouvoir adaptent alors leurs enjeux de reproduction aux besoins de l’administration coloniale. Une prosopographie de cent vingt personnels du rājakār (l’administration royale) - devenus fonctionnaires de l’administration mixte franco-indigène - décrit les conditions par lesquelles les mantrī du roi khmer déploient leurs réseaux au sein même des institutions indochinoises et limitent les capacités d’interventions de ces institutions sur les structures sociales. La biographie collective d’un réseau de pouvoir en particulier - une famille, ses alliés et associés - permet d’analyser tant la perpétuation des pratiques de parenté et de parentalité propres aux élites dirigeantes que leurs évolutions en fonction de leurs relations avec la royauté cambodgienne et le pouvoir colonial jusqu’à l’indépendance.