Thèse soutenue

La fabrique du burn-out : une « terridéalité », alliance de terreur et d’idéalisation dans l’organisation

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Auteur / Autrice : Laurence Pelletier
Direction : Gilles Arnaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de Gestion
Date : Soutenance le 09/11/2019
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Management Panthéon-Sorbonne (Paris ; 2012-....)
Partenaire(s) de recherche : école associée : ESCP Europe (2009-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-François Chanlat
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Arnaud, Florence Giust-Desprairies, Philippe Zawieja
Rapporteur / Rapporteuse : Emmanuel Abord de Chatillon, Bénédicte Vidaillet

Résumé

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Le burn-out et ses symptômes caractéristiques touchent l’individu, en étant liés au travail. Partant de cette tension entre le sujet et le contexte organisationnel, cette recherche propose un renversement de perspective : plutôt que d’étudier le burn-out comme ensemble de symptômes individuels, elle analyse les processus dont le burn-out est lui-même le symptôme. Pour cela, la psychanalyse des organisations ouvre sur des données cliniques et aboutit à une théorisation, étayée par la grounded theory, en mobilisant psychologie, sociologie et gestion. Cette recherche aboutit au concept de terridéalité. Il désigne un système fermé de processus subjectifs, alliant terreur (terr-) et idéalisation (-idéal-), qui engendre une pseudo-réalité (-éalité) fantasmatique, « terre promise » dont le chiffre est le totem. Quand il « fabrique » du burn-out, ce système est porteur de six injonctions inconscientes caractéristiques : « L’idéal, c’est toujours plus », « Ce qui compte, c’est le compteur », « Tout doit disparaître, dans une accélération spatiale et temporelle », « Etre un super-héros, sinon rien », « Si tu as un problème, tu es un problème » et « Tout est possible, avec des solutions ». Elles forment ensemble un système d’emprise psychosociale, relayé par des techniques managériales. Dans cet imaginaire social, plus le sujet est inconsciemment terrifié dans son environnement de travail, plus il s’en défend en l’idéalisant. Cette fuite en avant est étayée sur un déni collectif des limites et une confusion entre l’idéal et la norme. Cette compréhension ouvre des perspectives pour l’accompagnement préventif et curatif des individus et des organisations.