J-1 : sociologie des déclenchements d'actions protestataires
Auteur / Autrice : | Alessio Motta |
Direction : | Brigitte Gaïti, Michel Dobry |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 27/09/2019 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de science politique (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre européen de sociologie et de science politique (Paris ; 2010-....) |
Laboratoire : Centre européen de sociologie et de science politique (Paris ; 2010-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Éric Agrikoliansky |
Examinateurs / Examinatrices : Brigitte Gaïti, Michel Dobry | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Annie Collovald, Lilian Mathieu |
Mots clés
Résumé
Les déclenchements d’actions de protestation collectives ont souvent trop brièvement traités par la littérature scientifique et expliqués par les métaphores de la « goutte d’eau », de l’explosion, ou par d’autres mythes plus savants. Pour remédier à ce manque, cette thèse construit un cadre théorique inspiré des approches interactionniste et constructiviste, permettant de détailler les facteurs qui structurent ces déclenchements. Elle mêle plusieurs enquêtes qualitatives et quantitatives, par entretiens, archives, études de documents en ligne, observations directes et méthodes expérimentales, sur des mobilisations lycéennes et étudiantes, émeutes dans la banlieue lyonnaise et diverses autres actions collectives. Le volet microsociologique sur lequel s’ouvre cette recherche porte sur les rôles déterminants, aux seuils de ces déclenchements, des stratégies de mise en scène de soi et de la construction d’une croyance certaine dans le fait que d’autres acteurs agiront. Le second volet, sociohistorique et macrosociologique, porte sur les effets des connaissances institutionnalisées et partagées qui apportent aux acteurs des repères dans leurs calculs et leur permettent de faire face à l’incertitude qui précède les moments déclencheurs. On y présente différents « facteurs de probabilité » qui, en rendant l’action subjectivement certaine, contribuent à sa réalisation objective. Un accent est mis en particulier sur l’existence de « déclencheurs types » ou « situations déclencheuses types» parfois liés par les traditions ou clichés à des modes d’actions donnés («réactions collectives types»). L’ambition de l’ouvrage est non seulement de bâtir une théorie des déclenchements d’actions collectives, mais aussi d’apporter plusieurs nouvelles pistes pour les anticiper ou les réaliser, que l’on soit chercheur ou militant.