Thèse soutenue

Faire ou non parti ? : la Centrale des Travailleurs Argentins en quête d’une stratégie politique face au néo-libéralisme (1991-2013)
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Auteur / Autrice : Walter Francisco Nique Franz
Direction : Frédéric Sawicki
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 17/12/2019
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de science politique (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre européen de sociologie et de science politique (Paris ; 2010-....)
Laboratoire : Centre européen de sociologie et de science politique (Paris ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Briquet
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Sawicki, Karel Yon
Rapporteurs / Rapporteuses : Camille Goirand, Gabriel Alejandro Vommaro

Mots clés

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Résumé

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Décembre 2002, la Centrale des Travailleurs Argentins (CTA) décide de constituer un Mouvement Politique, Social et Culturel. Tout laisse croire que la Centrale va créer un parti politique. L’ambition est de proposer une alternative de gauche à la crise économique et sociale qui affecte le Pays depuis un an. Paradoxalement, ce n’est qu’à partir de 2006 que commence la construction partisane alors qu’un gouvernement de gauche dirige le Pays et que tous les indicateurs socio-économiques se sont améliorés. Pourquoi la CTA hésite à faire parti en 2002 ? Pourquoi le fait-elle en 2006 alors que la crise est déjà passée ? De quelle façon le parti est-il construit ? L’objectif de cette thèse est de déchiffrer cette énigme à travers la compréhension du jeu d’interdépendances constitué entre syndicats, mouvements sociaux et partis politiques. Deux hypothèses sont ici défendues. D’une part, pendant les années 1990, la stratégie de contestation des politiques néolibérales a amené la CTA à se positionner à l’intersection de différents univers sociaux, en nouant de multiples relations avec des syndicats, des mouvements sociaux et des partis politiques. En raison de la densité de ces réseaux et de l’intensité des interactions entre ses composants, un milieu multisectoriel que nous désignerons par l’expression «milieu oppositionnel» s’est alors formé. La stratégie de construction partisane se trouve toutefois entravée du fait des jeux concurrentiels livrés à la fois au sein de la Centrale et du milieu oppositionnel. D’autre part, les stratégies partisanes menées par les syndicalistes sont en réalité le résultat d’un habitus clivé. Leur reconversion dans le champ politique est partielle, de même qu’ils résistent à adopter des pratiques et les logiques propres au jeu politique, au risque de compromettre la viabilité électorale du parti. La démonstration s’appuie sur une enquête socio-ethnographique menée pendant trois séjours de terrain réalisés entre 2011 et 2015.