Thèse soutenue

Les amendes en droit français et en droit européen des pratiques anticoncurrentielles

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Auteur / Autrice : Alexandre Apel
Direction : Martine Behar-Touchais
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit privé
Date : Soutenance le 13/11/2019
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de droit de la Sorbonne (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut de recherche juridique de la Sorbonne (Paris ; 2001-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Martine Behar-Touchais, Valérie Michel-Amsellem, Irène Luc
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuelle Claudel, Georges Decocq

Résumé

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Les amendes prononcées par l’Autorité de la concurrence et la Commission européenne sont au cœur de leur politique de concurrence. Elles ont non seulement contribué à faire connaître l’action de ces deux gendarmes de la concurrence mais aussi à ce que ces derniers soient aujourd’hui craints des entreprises. En témoignent les entreprises sanctionnées dans l’affaire des Produits d’hygiène et d’entretien à hauteur d’1 milliard d’euros ou encore Google condamnée à trois reprises pour un total de 8,25 milliards d’euros. S’il est devenu relativement commun d’insister sur la sévérité marquée des amendes infligées par ces autorités, il importe de ne pas envisager cette politique de sanction sous ce seul prisme. Une mise en perspective de celle-ci fait apparaître, outre cette sévérité accrue, que l’Autorité et la Commission renforcent également leur arsenal de détection, faisant ainsi peser sur les entreprises violant les règles antitrust un risque de sanction grandissant. De même, les amendes encourues jouent un rôle décisif dans la résolution de ces affaires puisqu’elles incitent désormais les entreprises à directement transiger avec ces autorités. Cette politique de sanction ne se veut pas seulement répressive à l’égard des entreprises, les autorités de concurrence ambitionnent d’infliger des amendes dissuasives. L’objectif a été d’augmenter les amendes jusqu’à ce qu’il ne soit plus intéressant pour quiconque d’enfreindre les règles antitrust. Si la responsabilisation de l’entreprise peut se justifier d’un point de vue dissuasif, ce choix n’est pas sans présenter des difficultés au moment de rechercher le responsable de l’infraction. Dans cette perspective dissuasive, il importe également de rapporter ces amendes à la capacité contributive des entreprises sanctionnées et d’analyser leurs conséquences. Les limites actuelles des amendes infligées par l’Autorité et la Commission les invitent autant à procéder à quelques ajustements s’agissant des amendes prononcées qu’à repenser et diversifier leur politique de sanction.