Militants et combattants au Burundi : sociogenèse d'une mobilisation partisane (1962-2012)
Auteur / Autrice : | Valeria Filomena Alfieri |
Direction : | Richard Banégas, Maria Cristina Ercolessi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 04/12/2019 |
Etablissement(s) : | Paris 1 en cotutelle avec Università degli studi di Napoli "L'Orientale" |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de science politique (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Institut des mondes africains (France ; 2014-....) |
Jury : | Président / Présidente : Gilles Dorronsoro |
Examinateurs / Examinatrices : Richard Banégas, Maria Cristina Ercolessi, Christine Deslaurier, Sandrine Perrot | |
Rapporteur / Rapporteuse : Rémi Lefebvre, Myriam Aït-Aoudia |
Mots clés
Résumé
En Afrique sub-saharienne, la récurrence de violences et de crises ethniques a fini par dévaloriser l’intérêt d’une étude approfondie des partis politiques, qui sont souvent réduits à l’expression d’identités communautaires ou à un instrument des élites pour la prédation de l’État. Ce travail souhaite remettre à l’honneur l’étude des formations partisanes, et analyse l’articulation entre mobilisation partisane, mobilisation armée et revendications ethniques au Burundi. Il montre que l’ethnicité et la violence ne sont pas des caractéristiques intrinsèques des réalités socio-politiques burundaises, mais font partie du processus de formation du pluralisme. En adoptant une approche antagoniste du politique, qui remet en question les théories libérales, cette thèse analyse la formation du multipartisme comme un processus conflictuel de différenciation politique dont l’ethnicité représente une forme d’expression qui est contingente. Par conséquent, en fonction des configurations du pouvoir politique, nous mettons en lumière les processus d’ethnicisation et de désethnicisation de la vie politique, et nous pouvons ainsi dévoiler les véritables dynamiques de mobilisation partisane qui se cachent derrière l’appel ethnique. Ce faisant, nous montrons que non seulement tout processus social peut devenir politique, mais l’inverse peut se produire : le politique peut structurer le social. L’approche agonistique nous permet également de comprendre la guerre civile de 1993 comme la conséquence de la radicalisation de la confrontation partisane. Nous pouvons ainsi décloisonner l’étude des mouvements partisans et armés et intégrer la violence dans l’analyse des modalités d’action partisane.