Devenir collaborateur : carrières d'indignes dans les dossiers de la cour de justice de la Somme (1940-1948)
Auteur / Autrice : | Elouan Rochcongar |
Direction : | Nicolas Mariot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 25/06/2019 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de science politique (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre européen de sociologie et de science politique (Paris ; 2010-....) |
Jury : | Président / Présidente : Brigitte Gaïti |
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Joly, Anne Simonin, Gilles Morin |
Mots clés
Résumé
À partir du mois d'août 1944 et de la Libération de la Somme, des individus venus d'horizons sociaux circonscrits sont mis en état d'arrestation car désignés comme des collaborateurs. Cette étape se présente à la fois comme l'ultime phase de carrières entamées en cours d'Occupation et comme la première de leur labellisation éventuelle comme indignes. Notre travail se propose de relire la manière dont ces individus sont devenus des collaborateurs. Alors que l'historiographie envisage ce devenir au prisme de motivations, de dispositions idéologiques ou sociales et sous l'angle du choix ou de la contrainte, nous nous demanderons comment et non pourquoi ils sont devenus tels. En mobilisant la notion de carrière et les outils traditionnels des sciences sociales, nous verrons comment ces accusés sont entrés en collaboration et participé, à raison de propriétés spécifiques, à des pratiques collaboratrices apparaissant parfois anodines au premier abord. Puis nous décrirons comment, alors que certains sortent de la collaboration, une éventuelle labellisation entamée sous l'Occupation en isolent d'autres et les conduit à adopter des attitudes identifiées comme toujours plus radicales et que les dossiers d'instruction puis l'historiographie percevront comme intrinsèquement liées à un état d'esprit qui explique pourtant moins ces carrières qu'il n'en dépend.