Thèse soutenue

Etude du CD146 placentaire comme biomarqueur de troubles de l'angiogenèse cérébrale suite à une alcoolisation in utero.

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Auteur / Autrice : Camille Sautreuil
Direction : Bruno Gonzalez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aspects moleculaires et cellulaires de la biologie
Date : Soutenance le 17/12/2019
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Normande de biologie intégrative, santé, environnement (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement de préparation de la thèse : Université de Rouen Normandie (1966-....)
Laboratoire : Cancer and Brain Genomics (Rouen ; 2022-....)
Jury : Président / Présidente : Daniel Mellier
Examinateurs / Examinatrices : Géraldine Favrais, Stéphane Marret
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Lelièvre, Sophie Gil

Résumé

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Le Syndrome d’Alcoolisation Foetale (SAF) est l’atteinte la plus sévère des Troubles Causés par l’Alcoolisation Foetale (TCAF). Il se traduit, chez l’enfant, par une triade de manifestations cliniques (dysmorphies craniofaciales, retard de croissance pré et postnatal, troubles neurologiques et comportementaux). Toutefois, en raison de l’absence d’anomalies morphologiques évidentes, la plupart des enfants TCAF échappent à un diagnostic précoce. Pour autant, ces enfants ne sont pas dépourvus d’atteintes cérébrales et les conséquences neurodéveloppementales et comportementales se révèleront progressivement avec l’âge. Le défi, pour les cliniciens, consiste donc à diagnostiquer au plus tôt ces enfants TCAF afin de mettre en place un accompagnement adapté à une période (0-5 ans) où le potentiel de récupération est important. A ce jour, même s’il existe des biomarqueurs d’exposition à l’alcool, ces derniers ne permettent pas de déterminer s’il y a eu une atteinte cérébrale. De récents travaux menés au Laboratoire ont mis en évidence l’existence d’un lien fonctionnel « Placenta-Cerveau » impliqué dans le contrôle de l’angiogenèse corticale du foetus. Ainsi, le PlGF a été identifié comme un premier biomarqueur placentaire d’atteinte cérébrale et une procédure de valorisation a été engagée. Mon projet de thèse a consisté à rechercher si un autre facteur pro-angiogénique placentaire associé au signalosome du PlGF/VEGF, le CD146, pouvait également constituer un acteur de la dysfonction Placenta-Cerveau suite à l’exposition in utero à l’alcool. De plus, une approche sans a priori par analyse transcriptomique inter-organes a également été initiée pour tenter d’élargir la signature « angiogénique » des effets délétères de l’alcool sur la communication entre ces deux organes. Concernant l’étude sur le CD146, les données obtenues sur des extraits de villosités de placenta humain montrent que le profil d’expression des ARNm codant le CD146 ne varie pas à différents stades gestationnels. En revanche, l’étude du profil protéique par la technique de Western blot indique une augmentation marquée de l’expression de la forme membranaire du CD146 avec le terme, et la forme soluble du CD146 est clairement détectée. Chez la Souris, les profils d’expression ARNm et protéique au niveau placentaire sont comparables à ceux caractérisés chez l’humain. L’immunohistochimie indique que l’expression du CD146 est endothéliale. De plus, les résultats obtenus par une approche ELISA indiquent que le sCD146 est détecté dans le sang céphalique foetal. Dans le cerveau, le CD146 est beaucoup moins exprimé que dans le placenta, et la forme membranaire est majoritaire. L’alcoolisation in utero perturbe les expressions placentaire et cérébrale de la forme soluble de CD146 en la diminuant fortement dans le placenta et en l’augmentant dans le cerveau foetal. De plus, certains éléments du signalosome du CD146 ont une expression qui est inversement altérée entre le placenta et le cerveau. Enfin, la répression placentaire du CD146 par l’électroporation de CRISPR-Cas9 entraîne une désorganisation du réseau microvasculaire cortical comparable à celle observée suite à une exposition in utero à l’alcool. En complément de l’étude ciblée sur le CD146, une étude sans a priori a été menée par analyse transcriptomique. Les résultats indiquent que l’alcoolisation in utero affecte peu, quantitativement, la signature transcriptomique « Placenta-Cerveau ». Toutefois, l’alcoolisation se traduit par l’émergence de populations géniques qui sont soit spécifiquement présentes dans le groupe « Contrôle » ou dans le groupe « Alcool ». Une analyse qualitative GO orientée « Angiogenèse » a permis d’identifier une liste de gènes dont le profil d’expression « Placenta-Cerveau » est significativement impactée par l’alcool. Une étape de validation de certains de ces gènes va être engagée