Thèse soutenue

Signification physique et hydrologique de l'information spectrale contenue dans le signal hydrodynamique à l'exutoire des systèmes karstiques.

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Adeline Dufoyer
Direction : Nicolas MasseiNicolas Lecoq
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'univers
Date : Soutenance le 17/12/2019
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Normande de biologie intégrative, santé, environnement (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement de préparation de la thèse : Université de Rouen Normandie (1966-....)
Laboratoire : Morphodynamique continentale et côtière (Caen ; 1996-....)
Jury : Président / Présidente : Nathalie Dörfliger
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Audigane, Sophie Viseur, Jean-Christophe Maréchal
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Dörfliger, Séverin Pistre

Résumé

FR  |  
EN

À l’échelle mondiale, des enjeux socio-économiques majeurs reposent sur les systèmes karstiques, tant pour l’alimentation en eau potable des populations que pour l’exploitation des gisements auxquels ils sont associés. Ces systèmes sont définis, par De Marsily (1984), comme des milieux dans lesquels « l’hétérogénéité atteint son paroxysme » : les modelés physiques caractérisant le karst sont particulièrement variés et les réponses hydrodynamiques sont indéniablement complexes et non-linéaires. Aujourd’hui, il n’est toujours pas possible de définir précisément l’organisation des hétérogénéités de ces aquifères bien que de nombreuses études aient été menées sur leur fonctionnement global. Ces dernières s’appuient sur les seules informations généralement disponibles sur ces systèmes : les précipitations sur le bassin versant étudié, les débits relevés à l’exutoire, des suivis ponctuels de niveau d’eau, de concentration ou de turbidité, et des estimations locales de propriétés hydrodynamiques telles que la conductivité hydraulique de l’aquifère ou le coefficient d’emmagasinement. Dans ce contexte, les méthodes d’analyse de séries temporelles hydrologiques enregistrées à des exutoires karstiques ont été largement exploitées dans le but d’interpréter le fonctionnement hydro(géo)logique de ces hydrosystèmes. Ce travail de thèse a exploré les potentialités de ces méthodes d’analyse du signal hydrologique comme aide à l’interprétation et à l’inférence des caractéristiques physiques et hydrogéologiques (géométries de réseaux karstiques, échanges entre réseaux et matrice poreuse environnante, modes de recharge diffus ou concentré). L’étude a été basée sur le couplage entre la modélisation directe d’écoulements sur des systèmes karstiques synthétiques, et le traitement statistique et spectral des signaux simulés. Les domaines modélisés ont été construits avec différents degrés de complexité : depuis des cas arbitraires très simples à des cas complexes correspondant à des systèmes réalistes. Les écoulements dans ces réseaux synthétiques ont été simulés avec le modèle hydrogéologique à base physique développé par le BRGM, MARTHE (Thiéry, 2015), et plus particulièrement grâce au module « Drains-Conduits » permettant de coupler matrice, conduits karstiques et échanges entre ces deux entités. Les méthodes de traitement du signal utilisées ont permis de comparer les propriétés statistiques et spectrales d’un signal climatique (précipitations) avec celles des débits simulés, et de comprendre comment celles-ci sont dépendantes des propriétés hydrauliques et physiques imposées dans les domaines. Même si les fonctions d’auto- ou d’inter-corrélation peuvent présenter des comportements globalement similaires (e.g. « effets-mémoire » ou temps de décorrélation similaires pour des géométries karstiques ou propriétés d’échanges matrice-conduits différentes), des différences en apparence subtiles et statistiquement significatives permettent de distinguer les comportements plus ou moins karstiques des domaines modélisés. En domaine spectral, tous les modèles se différencient par leur comportement scalaire et notamment par différentes gammes d’invariance d’échelle temporelle. Celles-ci traduisent les différentes modalités de filtrage du signal d’entrée par l’hydrosystème, et caractérisent donc différentes modalités d’écoulement. L’utilisation de méthodes de décomposition par ondelettes discrètes permet finalement de reconstruire la variabilité hydrodynamique associée à ces modalités d’écoulement, achevant ainsi une décomposition statistique de l’hydrogramme à l’exutoire.