Thèse soutenue

Des stratégies au service des professeurs d'EPS pour faire face à la violence des collégiens

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Auteur / Autrice : René-Jean Coquin
Direction : Jean-Luc RinaudoLaurent Lescouarch
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 11/12/2019
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Homme, sociétés, risques, territoire (Rouen)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre interdisciplinaire de recherche normand en éducation et formation (Caen ; 2017-....)
Etablissement de préparation de la thèse : Université de Rouen Normandie (1966-....)
Jury : Président / Présidente : Gilles Combaz
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Luc Rinaudo, Laurent Lescouarch, Loïc Chalmel, Françoise Poyet
Rapporteurs / Rapporteuses : Loïc Chalmel, Françoise Poyet

Résumé

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Au regard de notre retour d’expérience avec les élèves et des différentes enquêtes sur la violence en milieu scolaire, nous observons un nombre préoccupant de professeurs d'EPS en collège se plaignant du stress généré par l’environnement scolaire, et qui de ce fait, impacte leur santé et le plaisir d'enseigner dans une ambiance de classe parfois délétère. En effet, la plupart d’entre eux utilise le coping consciemment ou non pour mener à bien leur apprentissage en tentant de préserver leur intégrité physique et mentale. Ainsi, à partir de ce stress généré par les conflits issus de l’interaction entre l’environnement et les réponses apportées aux déviances, nous avons cherché à savoir comment les enseignants élaborent et mettent en œuvre leurs stratégies de coping pour la circonstance par le biais d’attitudes et de méthodes pédagogiques afin d’assurer au mieux leur enseignement. C’est pourquoi notre question de recherche a été stipulée comme suit : « Comment chaque enseignant d'EPS en collège choisit et met en œuvre ses stratégies de coping, mécanismes de défense ou tout autre processus d'adaptation pour atténuer le stress engendré par la violence des élèves dans le but de les amener à s'inscrire dans une dynamique de travail personnel ou collectif in situ sans acte répréhensible et sans mettre en péril son intégrité physique et psychologique ? ». Après la question centrale, deux hypothèses ont été retenues. Tout d’abord, il n’y a qu’une alternative : soit l’enseignant élabore des stratégies de coping adaptées pour modifier le problème qui est à l’origine du stress, ou soit il réagit par des mécanismes mentaux involontaires. Pour la deuxième hypothèse, l’efficacité d’une stratégie de coping dépend de son rôle de modérateur de la relation stress-détresse et peut préserver de cette façon la santé. Concernant la partie méthodologique, notre champ d’analyse s’est appuyé sur cinq démarches. D’abord, la qualitative pour obtenir une description détaillée des évènements visant à comprendre les expériences personnelles des enseignants. Ensuite, l’inductive pour asseoir nos hypothèses et découvrir des données inconnues ou des problèmes ignorés comme dans l’incidence de la contingence. Puis, la déductive afin d’ouvrir nos réflexions sur la généralisation et l’explication des faits dans le but d'anticiper sur l'expérience. Après cela, la démarche hypothético-déductive pour préciser la formulation de la question centrale et la planification des différentes étapes de la recherche. Et enfin, la compréhensive pour caractériser notre posture, vu que nous avons mis en évidence la démarche explicative pour justifier le travail de construction propre à la compréhension telle que nous l’avons envisagé et réalisé en suivant un mouvement de va-et-vient, au sens où il implique tant des procédures inductives que déductives. Concernant les réponses aux sous-questions posées, l’hypothèse (H1) émise a été totalement affaiblie et n’a pu être validée, car un enseignant peut simultanément utiliser les modalités de coping centrées sur le problème avec un degré de déni de la difficulté de la tâche, et user de projection pour y faire face. Quant à l’hypothèse (H2), elle est validée, car elle s’appuie sur la théorie de Laborit en considérant que l’efficacité d’une stratégie de coping quelle qu’elle soit, dépend de son rôle de tempérance de la relation stress-détresse. Pour répondre à la question centrale à partir des hypothèses émises, nous suggérons que lorsque qu’un enseignant se trouve dans une situation aversive évaluée comme menaçante ou excédant ses ressources, il prend en considération deux paramètres pour agir et se préserver : ses caractéristiques personnelles, à savoir ses ressources à l'instar de ses compétences, son expérience, etc., et les caractéristiques de la situation rencontrée, c'est-à-dire les déterminants environnementaux et situationnels à partir des différentes évaluations mises en œuvre pour choisir et élaborer les stratégies de coping.