Réflexion sur la tolérance et le vivre ensemble au Burkina Faso : esquisse pour une éducation à la tolérance à l'école primaire
Auteur / Autrice : | Souleymane Yago |
Direction : | Hubert Vincent |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation |
Date : | Soutenance le 18/12/2019 |
Etablissement(s) : | Normandie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Homme, sociétés, risques, territoire (Rouen) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre interdisciplinaire de recherche normand en éducation et formation (Caen ; 2017-....) |
Etablissement de préparation de la thèse : Université de Rouen Normandie (1966-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Jacques Béziat |
Examinateurs / Examinatrices : Hubert Vincent, Jean-François Goubet, Georges Sawadogo | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-François Goubet, Georges Sawadogo |
Mots clés
Résumé
Le Burkina Faso, pays de diversité ethnique, culturelle, linguistique et religieuse, vit actuellement une crise du vivre ensemble liée à un déséquilibre social et sociétal. Ce déséquilibre tire ses causes lointaines dans la colonisation et ses causes récentes dans le modèle de société postcolonial. La montée de l’intolérance, de la haine et des violences multiformes dans la coexistence des communautés interroge la cohérence du modèle de société burkinabé mais également son système éducatif, précisément l’éducation aux valeurs de tolérance et de coexistence. Dans un contexte où les canaux traditionnels d’éducation aux valeurs se sont effrités au profit de l’éducation scolaire, héritage colonial, comment alors assurer une prise en compte des valeurs traditionnelles de tolérance dans l’éducation scolaire primaire, afin que les jeunes générations apprennent à vivre-ensemble en tolérant leurs différences. Nous avons mené une réflexion en deux phases auprès d’enseignants et d’encadreurs pédagogiques. La première phase a consisté, aux moyens d’entretiens individuels et d’entretiens de groupes auprès d’un premier groupe d’enseignants et d’encadreurs pédagogiques, à analyser la crise de la coexistence des Burkinabé, à identifier les facteurs sous-jacentes à cette crise, ainsi que les valeurs cardinales communes et partagées à promouvoir pour restaurer le vivre ensemble dans la tolérance des différences. Il s’agit du savoir-être, la justice et la paix, le dialogue social, le civisme, le respect mutuel des différences, le respect de la dignité humaine et de l’intégrité, la solidarité et l’entraide, l’égalité et l’équité. La mise en route d’une éducation à la tolérance à l’école primaire au Burkina Faso doit être construite à partir de ces valeurs. La deuxième phase de notre réflexion a consisté, aux moyens de panels avec un autre groupe d’enseignants et d’encadreurs pédagogiques n’ayant pas participé à la première phase, à esquisser les éléments de base pour l’opérationnalisation d’une éducation à la tolérance dans les programmes scolaires à partir des valeurs cardinales, communes et partagées. Toutefois, l’efficacité d’une éducation à la tolérance dans les programmes scolaires au primaire commande d’adopter des approches d’enseignement-apprentissage favorisant le réinvestissement des compétences scolaires dans la société. Elle commande, en outre, d’associer à l’évaluation sommative, l’évaluation formative. Cependant, la mise en route effective d’une éducation à la tolérance recommande de rehausser le niveau de recrutement actuel des enseignants, revoir le contenu de la formation initiale, et de mettre l’accent sur la formation continue des enseignants et des encadreurs pédagogiques.