Le repas familial thérapeutique auprès des familles et des adolescents présentant un épisode d'anorexie mentale : approches clinique et qualitative
Auteur / Autrice : | Marc-Antoine Podlipski |
Direction : | Priscille Gérardin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 18/12/2019 |
Etablissement(s) : | Normandie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Homme, sociétés, risques, territoire (Rouen) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur les fonctionnements et les dysfonctionnements psychologiques (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime ; 2017-....) |
Etablissement de préparation de la thèse : Université de Rouen Normandie (1966-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Didier Drieu |
Examinateurs / Examinatrices : Priscille Gérardin, Guillaume Bronsard, Régine Scelles | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Guillaume Bronsard, Régine Scelles |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le repas familial est un objet d’étude méconnu faisant l’objet de développement dans différents champs scientifiques comme la santé publique, la sociologie ou l’anthropologie. Concernant les troubles du comportement alimentaire, la fréquence du nombre de repas partagé en famille est inversement proportionnelle à l’émergence de tels troubles ainsi que d’autres troubles psychiatriques à l’adolescence comme les troubles violents du comportement, la dépression et les idées suicidaires. Au-delà de sa fréquence, le repas est un temps essentiel dans le développement d’un individu y compris sur un plan psychique. Familialement, c’est un temps de partage et de rencontre rassemblant l’enfant et ceux qui sont ses proches au quotidien. Le repas est un moment d’échange privilégié riche de comportements et d’interactions et vient certes traduire le rapport d’une famille à l’alimentation mais surtout rendre compte des liens entre les individus composant cette famille. La scène de table propose constamment un récit animant les protagonistes partageant le repas. Dans ce contexte, plusieurs auteurs ont introduit un repas familial dans le cadre des soins pédopsychiatriques. Notre travail de thèse s’articulera en trois grandes parties. Une première partie théorique reprendra sur un plan théorique la question de l’anorexie mentale, de sa prise en charge notamment dans le cadre d’une hospitalisation ; nous aborderons sur un plan théorique la place de la famille, de son accompagnement et de sa participation dans le traitement d’un épisode d’anorexie mentale à l’adolescence. Une seconde partie décrira le programme dit du « repas familial thérapeutique » tel qu’il est mis en place dans notre service. Nous décrirons l’utilisation par notre équipe médicale spécialisée dans la prise en charge des adolescentes présentant un épisode d’anorexie mentale, d’un repas familial thérapeutique et dégagerons notre problématique de thèse. Une troisième partie développera une recherche menée auprès des soignants participant à ce programme. Concernant les soignants participant à ce programme, leur vécu, au singulier comme au pluriel, a été l’objet de notre travail de recherche. Selon une méthodologie qualitative issue de la théorisation ancrée et à partir d’entretiens réalisés auprès d’un échantillon raisonné de participants à ce programme, nous développerons, comme résultats, les différents thèmes qui viennent illustrer cette expérience. Notre analyse articulera ces thèmes à travers plusieurs concepts issus de l’interactionnisme symbolique que nous aurons défini au préalable tandis que nous poserons, en dernier lieu, les limites culturelles et méthodologiques de notre approche. A l’issue de cette dernière partie, nous discuterons le concept de proximité paradoxale qui se dégage de la pratique soignante dans ce contexte particuliers. Nous évoquerons également la transition en fin de cette hospitalisation et la mise en place d’un repas familial thérapeutique associant familles et soignants. Cette transmission vient s’inscrire dans un rite de passage que l’hospitalisation va incarner pour l’adolescente malade et sa famille. Cet abord rituel, une réflexion socio-anthropologique, la question du statut de l’adolescent malade, en hospitalisation et dans sa famille, la transition entre l’hôpital et la maison, la nature de la relation soignants-soignés, sont autant de thèmes permettant de comprendre l’intérêt singulier du repas familial thérapeutique. Prenant appui sur deux cas cliniques, et sur nos entretiens menés auprès des soignants, nous discuterons les apports d’ordre psychopathologique de cette pratique et les nouvelles postures soignantes qu’elle implique.