Etude longitudinale des Effets du MgSO4 dans un modèle d'Encéphalopathie du Prématuré, chez la Souris Mâle ou Femelle. Association avec un Inhibiteur d'Histone déacétylase.
Auteur / Autrice : | Berenice Le Dieu-Lugon |
Direction : | Carine Cléren |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Aspects moleculaires et cellulaires de la biologie |
Date : | Soutenance le 20/12/2019 |
Etablissement(s) : | Normandie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Normande de biologie intégrative, santé, environnement (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime) |
Partenaire(s) de recherche : | Etablissement de préparation de la thèse : Université de Rouen Normandie (1966-....) |
Laboratoire : Cancer and Brain Genomics (Rouen ; 2022-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Stéphane Marret |
Examinateurs / Examinatrices : Élie Saliba, Bruno Gonzalez, Thierry Blanc | |
Rapporteur / Rapporteuse : Nathalie Bednarek, Valérie Besson |
Mots clés
Résumé
La paralysie cérébrale (PC) désigne les troubles permanents du développement du mouvement et de la posture, responsables de limitations d’activité et causés par des atteintes cérébrales non progressives survenant au cours du développement. Ils sont souvent accompagnés de troubles sensoriels, perceptifs et/ou cognitifs. Plusieurs facteurs de risque sont répertoriés tels une naissance prématurée et une hypoxie-ischémie (HI), avec une incidence accrue chez les garçons. Au niveau tissulaire, la PC se caractérise par une atteinte préférentielle de la substance blanche. Chez les enfants âgés de 2 ans, l’administration de sulfate de magnésium (MgSO4) aux mères en menace d’accouchement entre 24 et 32 semaines de grossesse réduit le risque relatif de PC de 32 % (Doyle et al., 2009). Chez des enfants âgés d’environ 11 ans et exposés in utero, le MgSO4 tend à diminuer le taux de retard scolaire (Chollat et al., 2014). Malgré ces résultats et l’absence d’effets propres délétères du MgSO4 pour la mère et le foetus, il n’existe pas aujourd’hui de stratégie internationale consensuelle pour prévenir l’apparition de la PC chez les enfants prématurés. Ceci est notamment dû au manque de connaissances concernant les mécanismes d’action du MgSO4. Dans ce travail de thèse, nous avons validé un modèle murin d’encéphalopathie du prématuré consistant en la réalisation d’une HI chez la Souris âgée de 5 jours. Il nous a permis d’étudier les mécanismes sous-tendant la neuroprotection du MgSO4, de rechercher ses potentiels effets propres délétères, ainsi que d’étudier l’effet du sexe. À court terme, nous avons mis en évidence une prévention totale par le MgSO4 des déficits comportementaux induits par l’HI périnatale. À long terme, la prévention aux niveaux histologique et comportemental n’est que partielle et dépendante du sexe (Daher et al., 2018). Ces résultats, ainsi que les importantes différences interindividuelles, concordent avec les observations cliniques. Nous avons alors cherché à améliorer les effets neuroprotecteurs du MgSO4 à long terme. Pour cela, nous l’avons associé à une seconde molécule ayant des propriétés anti-excitotoxique, anti-apoptotique et anti-inflammatoire, qui est prescrite chez l’enfant, le 4-phénylbutyrate (4PBA) ; qui est aussi un inhibiteur d’histone déacétylase. Le 4PBA n’altère pas la prévention totale exercée par le MgSO4 sur les déficits sensorimoteurs à court terme et il prévient les altérations comportementales induites par l’HI à long terme. Ces premiers résultats sont très encourageants, d’autant que nous n’avons pas observé d’effets propres délétères. Cela indique que la combinaison de plusieurs molécules constitue une piste de recherche pour le développement de nouvelles stratégies de neuroprotection et que celles-ci doivent impérativement tenir compte du sexe du patient.