Thèse soutenue

Etude évolutive de la dissociation péri-traumatique chez des victimes confrontées au Réel de la mort dans le cadre d'actes terroristes

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Elisabeth Cedile
Direction : Yolande Govindama
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 12/06/2019
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Homme, sociétés, risques, territoire (Rouen)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur les fonctionnement et les dysfonctionnements psychologiques (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime ; 2017-....)
Etablissement de préparation de la thèse : Université de Rouen Normandie (1966-....)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Duret
Examinateurs / Examinatrices : Yolande Govindama, Thierry Baubet, François Sauvagnat, Sidi Askofaré, Lise Haddouk
Rapporteurs / Rapporteuses : Thierry Baubet, François Sauvagnat

Résumé

FR  |  
EN

Cette recherche a étudié l’évolution psychique de neuf victimes directes des attentats qui ont touché Paris durant l’année 2015 et dont les symptômes étaient atypiques, voire, inexistants, a priori. Si les symptomatologies d’états de stress post traumatiques caractéristiques sont communément admises, tant par les soignants, que par les acteurs juridiques de la réparation en dommage corporel, les états de dissociation péri et post traumatiques, lorsqu’ils sont identifiés, ne sont, en revanche, jamais envisagés autrement que comme des temps de latences augurant de futurs états de stress post traumatiques sévères. A l’aide des contenus d’entretiens cliniques réalisés à trois mois puis dix-huit mois des attentats, accompagnés de deux passations d’une échelle d’évaluation des états de stress post traumatiques (PCL/S), l’évolution psychologique de neuf victimes directes, sans symptômes caractéristiques apparents, a ainsi été effectuée. Cette étude a permis de démontrer que chez certains sujets, la confrontation au Réel de la mort se fait dans une telle violence qu’elle engendre la mise en marche de mécanismes de défense archaïques tel le déni de l’effroi décrit par Lebigot (2005) puis le clivage, et non des tableaux caractéristiques d’état de stress post traumatiques. Chez deux tiers des sujets, il a été démontré que la réassociation par le langage et le retour aux processus de symbolisation étaient néanmoins possibles, sans effondrement pathologique, mais en respectant une progression lente vers l’élaboration du traumatisme, dans le cadre d’alliances thérapeutiques étayantes et ininterrompues. Chez un tiers des sujets, en revanche, la permanence de tels tableaux cliniques, c’est-à-dire asymptomatiques pour deux d’entre eux, ou caractérisé par une amnésie dissociative pour l’un d’entre eux, n’a pas permis de déterminer le caractère adaptatif et non pathologique de tels mécanismes dissociatifs. L’ensemble des résultats démontre néanmoins la nécessité d’accroître les connaissances sur le sens, le repérage et la fonction de tels mécanismes, qui ne sont pas toujours identifiés, du fait même de leur origine qui exclue toute capacité de verbalisation de la part des victimes, mais qui nécessitent cependant des proposition soins appropriées.