Comparaison des traits de reproduction de deux espèces phylogéniquement soeurs du groupe des Ostéoglossomorphes : Heterotis niloticus en Afrique et Arapaima gigas en Amérique du Sud
Auteur / Autrice : | N Zi Daniel Koua |
Direction : | Joël Henry, Jean-François Renno |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physiologie et biologie des organismes - populations - interactions |
Date : | Soutenance le 17/12/2019 |
Etablissement(s) : | Normandie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Normande de biologie intégrative, santé, environnement (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Biologie des organismes et écosystèmes aquatiques (Paris ; 2009-....) |
établissement de préparation : Université de Caen Normandie (1971-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Céline Zatylny-Gaudin |
Examinateurs / Examinatrices : Joël Henry, Jean-François Renno, Patrick Kestemont, Catherine Benetau-Pelissero, Marie-Laure Bégout Anras, Jésus Nunez-Rodriguez, Valérie Cornet | |
Rapporteur / Rapporteuse : Patrick Kestemont, Catherine Benetau-Pelissero |
Mots clés
Résumé
Heterotis niloticus originaire du bassin hydrographique de l’Afrique tropicale et Arapaima gigas du bassin amazonien sont deux espèces phylogénétiquement sœurs qui possèdent des performances de croissance exceptionnelles, ce qui leur confère un intérêt économique majeur. Cependant, la reproduction en captivité de ces deux espèces se heurte encore à des difficultés en raison de l’absence de dimorphisme sexuel. La formation des couples de reproducteurs est donc problématique et leur comportement reproducteur est peu connu, et donc peu maîtrisé. Par ailleurs, les données moléculaires disponibles dans le domaine de la reproduction sont inexistantes chez Heterotis niloticus ainsi que les données de génétique des populations. Cette étude a donc pour objectif d’évaluer les ressources génétiques des populations d’Heterotis, de mettre au point des techniques de sexage, de suivre le comportement reproducteur de A. gigas en étang et de caractériser chez ces deux espèces les acteurs moléculaires de la vitellogenèse et sa régulation. A partir d’échantillons collectés au Cameroun, en Guinée et principalement en Côte d’Ivoire, l’analyse des gènes mitochondriaux a permis d’identifier six haplotypes du gène Cyt b et deux haplotypes d’un segment contenant le gène NADH1. Ces résultats montrent l’absence de différenciation haplotypique entre les stocks de pisciculture et les populations sauvages d’un même bassin et une différentiation haplotypique entre bassins versants. Ils corroborent l’origine camerounaise des Heterotis sauvages et de pisciculture présents en Côte d’Ivoire sans toutefois apporter la preuve du partage de mêmes haplotypes entre ces deux pays. Concernant les acteurs moléculaires, c’est grâce à une approche transcriptomique basée sur un séquençage en RNAseq de novo suivi d’analyses in silico qu’ont pu être identifiés, chez l’une et l’autre des deux espèces d’Arapaimidae, les hormones hypophysaires (PRL, FSH et LH) et leurs récepteurs ovariens, les récepteurs oestrogéniques (ERs) bêta et gamma, les vitellogénines (Vtg) et leur récepteur ovarien. La proximité phylogénétique des deux espèces a pu être confirmée sur la base des molécules identifiées. Pour le sexage des individus matures de H. niloticus, les tests ELISA se sont révélés positifs avec l’anti corps anti Vtg de A. gigas déjà disponible et l’anticorps anti Vtg de H. niloticus mis au point dans cette étude. Une approche protéomique en spectrométrie de masse ciblant la Vtg a également permis de différencier les deux sexes chez H. niloticus. Enfin, l’utilisation de la télémétrie ultrasonique a montré que cette technique est adaptée au suivi du comportement de A. gigas et de ce fait de l’espèce sœur H. niloticus dans un environnement où la turbidité de l’eau ne favorise pas des observations directes des couples ou des enregistrements vidéo