Thèse soutenue

Négocier l’espace : les villes du Liban devant l’afflux des réfugiés syriens (2011-2018) : études de cas à Tripoli (quartier de Tebbeneh) et à Beyrouth (quartier de El-Nab’a et camp Palestinien de Bourj El-Barajneh)

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Auteur / Autrice : Dima El Khouri
Direction : Pierre BergelNicolas Bautès
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 24/06/2019
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Homme, sociétés, risques, territoire (Rouen)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Caen Normandie (1971-....)
Laboratoire : Espaces et Sociétés (Rennes ; Angers ; Caen ; Le Mans ; Nantes ; 1996-....)
Jury : Président / Présidente : Mona Fawaz
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Bergel, Nicolas Bautès, Antoine Pécoud, Eric Verdeil, Leïla Vignal, Mohamed Kamel Doraï
Rapporteurs / Rapporteuses : Antoine Pécoud, Eric Verdeil

Résumé

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Recevoir en trois ans un afflux de migrants correspondant à un quart de sa population constitue un défi majeur pour n’importe quelle nation. Cette recherche tente de comprendre comment un tel phénomène, à priori inconcevable, a pu advenir dans les villes du Liban, qui ont accueilli plus d’un million de réfugiés depuis 2011. Partant de ce phénomène brutal, elle examine les facteurs qui ont permis à ces réfugiés urbains de s'installer tant bien que mal dans des espaces marqués par des processus extrêmes d'injustices socio-spatiales. La thèse aborde cette question à trois niveaux : (1 ) à l’échelle urbaine locale, où citadins et réfugiés vivent un cycle continu de négociations dissymétriques concernant l’occupation et l’appropriation de leurs espaces respectifs, reflété dans des situations quotidiennes de tension et de conflit ; (2) au niveau national, dans lequel la géopolitique interne à la société libanaise et les effets de l’action publique du gouvernement, des collectivités territoriales et des ONG prennent un rôle direct, influençant l’accès des réfugiés à la ville ; (3) à l’échelle géopolitique internationale enfin, qui aborde la situation du Moyen-Orient. À cette échelle, l’analyse s’attache aux effets des relations historiques entre le Liban et la Syrie dans l’installation actuelle des réfugiés. Cependant, l’espace de négociation n’est pas exclusivement perçu comme le résultat d’une relation binaire entre réfugiés et société d’accueil. Plus largement, la thèse démontre comment cette relation s’insère dans des mécanismes qui produisent et reproduisent des inégalités exprimées à des échelles multiples et qui opèrent sur l’ensemble des populations citadines, que ces dernières soient d’origines syriennes, palestiniennes, qu’elles appartiennent aux différentes communautés religieuses libanaises ou qu’elles soient originaires de pays étrangers. L’étude repose sur une approche ethnographique qualitative faisant appel à diverses méthodes, particulièrement des entretiens approfondis auprès d’échantillons de population très divers. Ceux-ci sont accompagnés d’observations systématiques menées dans trois quartiers urbains : Tebbeneh à Tripoli, El-Nab’a et le camp palestinien de Bourj el-Barajneh à Beyrouth.