Thèse soutenue

La prospective en Sud Alsace dans tous ses états : de son histoire à son renouvellement

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Auteur / Autrice : Adrien Biassin
Direction : Nicolas StoskopfGérald Cohen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire contemporaine
Date : Soutenance le 17/12/2019
Etablissement(s) : Mulhouse
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales – Perspectives européennes (Strasbourg ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur les économies, les sociétés, les arts et les techniques (Mulhouse, Haut-Rhin) - Centre de recherches sur les économies- les sociétés- les arts et les techniques - CRESAT - UR3436 / CRESAT

Résumé

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La prospective a émergé à Mulhouse à la fin des années 1950 dans un contexte d’incertitude et de crises qui n’est pas sans rappeler, dans une certaine mesure, les risques systémiques auxquels le Sud Alsace est confronté aujourd’hui. L’histoire de ces démarches collectives, qui n’a pas d’équivalent ailleurs en France, permet d’expliquer comment les acteurs locaux ont cherché à transformer de manière endogène et radicale la ville au cours du XXe siècle par cette expérience de la pensée-action qu’est la prospective : de l’aménagement du territoire, en passant par la formation puis par la régulation politique des acteurs, les démarches de prospective ont permis à Mulhouse de se relancer, non sans quelques difficultés, pour reconquérir une légitimité politique et économique dans le jeu complexe de l’évolution des acteurs. Cette recherche souligne l’évolution de la mise en pratique de la prospective par l’élite locale, qui devient un dispositif efficace de gouvernance sur un mode libéral et municipaliste, produisant des normes spatio-temporelles pour une transformation de l’action publique. Par ailleurs, un regard systémique, qui intègre à la fois les irruptions locales et les flux mondialisants, conjugué à une nouvelle pratique collective de prospective, que nous avons menée à un horizon de vingt ans, indique des risques d’effondrement sur cet espace à projets. Il devient alors nécessaire de proposer un renouvellement de la pratique prospective, dont la dernière occurrence date de 1998, en s’appuyant sur son histoire et sur des méthodes innovantes, en vue de présenter une nouvelle philosophie de l’action publique avec un regard résilient, à appliquer dans un faisceau de choix stratégiques, qui diminue au fur et à mesure du temps qui passe et qui permettrait d’absorber au mieux les chocs et les crises en cours et à venir.