Thèse soutenue

L'utilisation du tensiomètre de grande capacité dans le cadre d'un système intégré de surveillance du continuum sol-plante pour les applications géotechniques

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Roberta Dainese
Direction : Thierry FourcaudAlessandro Tarantino
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie fonctionnelle
Date : Soutenance le 28/11/2019
Etablissement(s) : Montpellier en cotutelle avec University of Strathclyde (Glasgow, GB)
Ecole(s) doctorale(s) : GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire AMAP - Laboratoire de modélisation mathématique et d'architecture des plantes (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Jean-Yves Delenne
Examinateurs / Examinatrices : Thierry Fourcaud, Alessandro Tarantino, Jean-Yves Delenne, Glyn Bengough, Enrique Romero, Grainne El Mountassir, Matteo Pedrotti, Frédéric Gérard
Rapporteurs / Rapporteuses : Glyn Bengough, Enrique Romero

Résumé

FR  |  
EN

La stabilité des pentes, des berges et des structures de terre est déterminée par la force de cisaillement que le sol peut mobiliser. La portion supérieure du profil du sol (zone vadose) ainsi que les structures de terre sont généralement partiellement saturées et la force de cisaillement est affectée par la pression de l'eau interstitielle (négative) et le degré de saturation. Quand la quantité d’eau dans le sol est réduite, la pression d’eau interstitielle est épuisée, ce qui augmente la force de cisaillement. L’extraction d’eau du sol peut ainsi être vue comme une technique permettant de renforcer le sol et d’en améliorer sa stabilité.Une approche naturelle pour extraire l’eau du sol, consiste à exploiter la demande évaporative de l’atmosphère. Le problème de la transpiration des plantes est complexe, car il dépend d’un couplage entre le sol, les plantes et l'atmosphère. Cependant, il présente une opportunité de contrôler activement le procédé d’extraction d’eau par la sélection adéquate d’espèces couvrant la surface du sol. Il en résulte que la végétation peut potentiellement être ‘conçue’ pour stabiliser les structures géotechniques.Ce travail propose un cadre expérimental pour l'étude de l'efficacité de la végétation à extraire l’eau du sol par transpiration, dont la méthodologie générale se base sur la comparaison entre la transpiration (depuis un sol végétal) et l’évaporation (depuis un sol nu), tant en laboratoire que dans le milieu naturel. L’étude expérimentale du processus de transpiration requiert ainsi le suivi continu des flux d’eau sol-plante-atmosphère. Une nouvelle méthode a été développée pour suivre la pression d’eau du xylème : Le tensiomètre à haute-capacité (HCT) a été appliquée sur le xylème végétal pour mesurer la pression d’eau du xylème. Cette méthode a été validée en comparaison avec les méthodes usuelles utilisées en science des plantes. La nouvelle procédure est une évolution majeure dans l’étude des flux parce que il permet l’utilisation d’un seul instrument pour suivre la totalité de la continuité sol-plante.Le processus de transpiration a tout d’abord été étudié en laboratoire où deux colonnes de sol ont été développées, une avec végétation et l’autre laissée avec un sol nu pour comparaison de la transpiration et évaporation sous conditions atmosphérique équivalentes. Les colonnes étaient instrumentées pour suivre la quantité d’eau et la pression négative d’eau interstitielle et le taux de transpiration.Le résultat direct de ces tests en laboratoire est que la végétation n’a pas toujours un effet bénéfique. Dans le régime énergie-limitée, la combinaison de la résistance aérodynamique et de la résistance du canopée peut avoir une influence en faveur du sol nu ou végétal en fonction du type de végétation. Ceci a été démontré par les expériences en laboratoire. Dans le régime eau-limitée, l’effet de la végétation est toujours bénéfique car le mode d’extraction d’eau est différent. Ceci est apparent dans le temps que met le processus de transpiration à entrer en régime d’eau-limitée, qui est plus long dans un sol végétal que dans un sol nu.Les effets hydrauliques de la végétation ont finalement été étudiés en milieu naturel dans une plantation de peupliers à Montpellier, France. Le profil de contenu en eau a été suivi pendant toute la saison sèche et la période de pluie suivante dans une zone peuplée de peuplier ainsi que dans le champ voisin labouré (virtuellement nu). Le cadre conceptuel développé sur la base d’expériences en laboratoire a été ainsi fondamental pour permettre l’interprétation des résultats obtenus en milieu naturel, et montrer dans quel régime la végétation a un effet bénéfique dans ce cas précis.Pour conclure, cette dissertation a permis de démontrer les effets de la transpiration des plantes dans l’extraction d’eau du sol, grâce à quoi l'amélioration la stabilité des pentes et des structures terrestres peut désormais être évaluée sur la base de mesures quantitatives.