Thèse soutenue

Géographie du système alimentaire des Inuit du Nunavik : du territoire nourricier au supermarché

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Auteur / Autrice : Annie Lamalice
Direction : Jean-Louis MartinThora Martina HerrmannSylvie Blangy-Martin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie de la santé
Date : Soutenance le 16/12/2019
Etablissement(s) : Montpellier en cotutelle avec Université de Montréal (1978-....)
Ecole(s) doctorale(s) : GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Malek Batal
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Louis Martin, Thora Martina Herrmann, Sylvie Blangy-Martin, Malek Batal, Myriam Fillion, Jean-Pierre Poulain, Anne Atlan, Séverine Durand
Rapporteurs / Rapporteuses : Myriam Fillion, Jean-Pierre Poulain

Résumé

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L’objectif principal de cette thèse est la caractérisation et l’analyse des transformations du système alimentaire des Inuit du Nunavik, et en particulier les enjeux soulevés à l’intersection des interactions humains-milieux, puis les conséquences encourues pour le bien-être et la santé des Inuit. Des pistes de solution pour améliorer la résilience du système alimentaire dans cette région nordique y sont explorées, dont la principale est le développement de projets de jardinage communautaire. La collecte des données pour réaliser les quatre articles qui forment le corps de cette thèse s’est échelonnée entre octobre 2015 et mars 2019 dans les villages nordiques de Kuujjuaq et Kangiqsujuaq, au Nunavik. Différentes méthodes ont été combinées, dont la principale se base sur les principes de la recherche-action participative. Les résultats illustrent que les aliments traditionnels issus des activités de chasse, de pêche et de cueillette demeurent des vecteurs importants de la relation au territoire et du bien-être inuit, malgré le fait qu’ils ne représentent plus qu’une fraction de la diète. La perte de mobilité et l’adoption d’un nouveau mode de vie, accompagnées et rendues possibles par la transition nutritionnelle, ont perturbé les interactions humains-milieux à différents niveaux. La plus grande pression exercée sur l'environnement naturel provient des activités humaines menées ailleurs sur la planète et d’un modèle de consommation incompatible qui génèrent de nombreuses externalités négatives sur l’environnement et la santé humaine. À travers leur alimentation, les Inuit du Nunavik sont dorénavant connectés au reste du monde par le biais du système alimentaire globalisé, dont les ramifications complexes couvrent toute la planète Or, au Nunavik, les défauts inhérents à la chaîne de production agroalimentaire globalisée s’expriment d’une façon bien singulière. L’intensification des liens entre économie inuit et économie globalisée concourt à placer les territoires nordiques dans une position d’échange inégal et de dépendance envers les producteurs et les fournisseurs d’un secteur agroalimentaire exogène au sein duquel les résidents du Nord ont peu d’occasions de se faire entendre. La souveraineté alimentaire à l’égard des aliments du marché est ainsi fortement limitée.