Thèse soutenue

Variabilité, héritabilité et sélection naturelle de la plasticité de la phénologie chez la mésange bleue

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Auteur / Autrice : Suzanne Bonamour du Tartre
Direction : Céline Teplitsky
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'évolution et de la biodiversité
Date : Soutenance le 22/11/2019
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Ophélie Ronce
Examinateurs / Examinatrices : Céline Teplitsky, Ophélie Ronce, Jane Reid, Marcel Visser, Alexandre Robert, Anne Charmantier
Rapporteurs / Rapporteuses : Jane Reid, Marcel Visser

Résumé

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La plasticité phénotypique – l’expression par un génotype de différents phénotypes en fonction de l’environnement – est un processus omniprésent dans la nature. Les changements de phénologie sont actuellement l’une des principales réponses au changement climatique. Bien qu’elle ait permis des réponses adaptatives aux variations environnementales par le passé, la plasticité phénotypique pourrait, dans un futur proche, ne plus être adaptative en raison des transformations importantes et rapides des écosystèmes. Dans un tel contexte, l’évolution de la plasticité phénotypique pourrait être cruciale à la persistance des populations, cela nécessitant que la plasticité soit héritable et soumise à la sélection naturelle. Un des exemples les plus étudiés de plasticité phénologique est la variation de la date de ponte en fonction de la température chez les oiseaux. Les températures printanières sont en effet l’indice environnemental le plus corrélé aux changements de phénologie chez la plupart des espèces de passereaux en région tempérée. En se basant sur les suivis à long-terme de quatre populations naturelles de mésanges bleues (Cyanistes caeruleus) en région méditerranéenne, cette thèse s’intéresse à la variabilité, l’héritabilité et la sélection naturelle sur la plasticité phénotypique de la phénologie de la reproduction. Premièrement, dans une revue bibliographique sur l’influence du changement climatique sur la plasticité phénotypique, nous avons mis en évidence l’importance des effets probables du changement climatique sur la fiabilité des indices environnementaux. Ce point a fait l’objet d’une étude plus poussée dans nos quatre populations de mésanges ainsi que chez leurs principales proies (chenilles), mettant en évidence des différences entre populations provenant d’habitats différents. Deuxièmement, pour mieux comprendre les déterminants de la variation intra-individuelle de la phénologie de la date de ponte, nous avons exploré comment le processus de vieillissement affecte l’expression de la plasticité phénotypique de la date de ponte en fonction de la température, révélant une plasticité plus forte chez les femelles matures que chez les femelles jeunes ou âgées. De plus, nous avons évalué la plasticité de la sénescence de reproduction en fonction de la qualité environnementale expérimentée par les oiseaux au cours de leur vie, et montré que les individus dans un bon environnement vieillissent plus vite. Enfin, afin de mieux cerner le potentiel évolutif de la phénologie de la reproduction chez la mésange bleue, nous avons estimé l’héritabilité de la plasticité et mis en œuvre de nouvelles méthodes pour estimer la sélection naturelle sur les normes de réaction. Nous avons détecté de l’héritabilité de la plasticité ainsi que de la sélection, nous prédisons donc une réponse à la sélection de la plasticité de la date de ponte.