Réponse de traits fonctionnels foliaires et anatomiques chez l'olivier sauvage (Olea europaea L.) dans un environnement hétérogène et changeant : le modèle du Maroc soumis aux changements globaux
Auteur / Autrice : | Jalal Kassout |
Direction : | Jean-Frédéric Terral, Mohammed Ater |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ecologie et biodiversité |
Date : | Soutenance le 30/11/2019 |
Etablissement(s) : | Montpellier en cotutelle avec Université Abdelmalek Essaâdi (Tétouan, Maroc) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut des sciences de l'évolution (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Claire Damesin |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Frédéric Terral, Mohammed Ater, Claire Damesin, Frédéric Médail, Lahcen Taiqui, Anne Charpentier | |
Rapporteur / Rapporteuse : Claire Damesin, Frédéric Médail, Lahcen Taiqui |
Mots clés
Résumé
Dans le contexte actuel des changements globaux, il est important d’étudier les stratégies adaptatives des plantes en réponse aux changements environnementaux. L’olivier (Olea europaea L.), espèce emblématique méditerranéenne, semble vulnérable face à l’effet des changements anthropiques et climatiques que connait son aire de distribution. L’aire de distribution marocaine des populations sauvages (spontanées) de cette espèce s’allonge le long d’un gradient latitudinal assimilé à un gradient d’aridité. L’échantillonnage le long de ce gradient a permis d’étudier 27 populations (19 populations de la variété sylvestris de la sous-espèce europaea et 8 populations de la sous-espèce endémique maroccana). Cette thèse explore, (i) la variabilité intraspécifique des traits foliaires et anatomiques du bois à différents niveaux d’organisation (interpopulations, intrapopulations et intraindividus) le long d’un gradient d’aridité (ii) les stratégies fonctionnelles déployées par les deux sous-espèces d’olivier sauvage interprétées comme des réponses adaptatives (iii) la relation de ces stratégies avec la différentiation et l’écologie des communautés végétales où les populations étudiées ont été échantillonnées. Les résultats obtenus confirment la nature climatique du gradient sous-jacent à ce travail, car ils montrent que les principaux facteurs écologiques expliquant la diversité des communautés végétales à olivier sauvage sont de nature climatique. Nos résultats montrent que la variation des traits fonctionnels foliaires de l’oléastre (O. e. subsp. e. var sylvestris) exprime la capacité de l’espèce à utiliser les ressources disponible pour répondre à la variation de conditions climatiques, particulièrement l’aridité. En outre, l’analyse de la variabilité intraspécifique des traits foliaires chez les deux sous-espèces d’olivier sauvage met en évidence l’existence d’un compromis entre acquisition et conservation des ressources en fonction du climat et du type de communauté végétale. Au niveau des traits anatomiques du bois, nos résultats montrent un patron de variations en réponse aux gradients biogéographiques, climatiques et de végétation permettant à l’olivier sauvage de maintenir sa performance de conduction de la sève brute et par conséquence de s’adapter aux changements des conditions écologiques stressantes, notamment l’aridification du milieu. La différenciation des populations d’olivier sauvage le long du gradient latitudinal par les traits fonctionnels foliaires et du bois correspond également à une différenciation des communautés végétales dont ces populations font partie. Finalement, cette étude a permis d’élargir notre compréhension sur les stratégies adaptatives d’olivier sauvage (Olea europaea L.) au Maroc en réponse à un gradient latitudinal d’aridité.