Thèse soutenue

Génomique de l’hybridation anthropogénique chez les moules Mytilus spp. et valeur sélective des hybrides

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Auteur / Autrice : Alexis Simon
Direction : Nicolas Bierne
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'évolution et de la Biodiversité
Date : Soutenance le 12/12/2019
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences de l'évolution (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Patrice David
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Bierne, Patrice David, Florence Débarre, Oscar E. Gaggiotti, Maud Tenaillon, John W. Welch
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Débarre, Oscar E. Gaggiotti

Mots clés

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Résumé

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Les activités anthropiques sont en train de créer de nouveaux contacts entre des lignées génétiques différenciées, nous donnant accès à la phase initiale et à des réplicats de contacts secondaires. Le complexe M. edulis est composé d’un ensemble d’espèces et de lignées partiellement isolées reproductivement, présentant une grande diversité de contacts secondaires et de flux de gènes, constituant un modèle de choix pour l’étude de l’hybridation et de la spéciation. Nous avons profité de plusieurs évènements de contact secondaires, à la fois naturels, anthropiques, et expérimentaux, pour étudier leurs effets sur les patrons génomiques d’admixture. En effet, plusieurs évènements d’introduction de l’espèce M. galloprovincialis dans plusieurs ports français mais aussi en Norvège, provenant de lignées différentes et s’étant admixées avec les espèces locales, ont été identifiés d’abord à l’aide d’une centaine de marqueurs génétiques informatifs. Les populations portuaires forment des zones de contact à très fine échelle entre les populations introduites à l’intérieur des ports et les populations locales à l’extérieur. Ces populations portuaires présentent une introgression importante de gènes des lignées locales avec lesquelles elles sont en contact. La comparaison de ces évènements d’admixture anthropiques avec des cas impliquant d’autres lignées mais aussi avec des croisements expérimentaux ont permis d’identifier des parallélismes dans la distorsion des fréquences alléliques lorsque les mêmes lignées sont impliquées. Afin d’explorer les patrons génomiques produits par ces évènements, nous analysons 156 génomes de populations de référence et d’individus admixés. Cette analyse permet de montrer que les corrélations de distorsions entre évènements d’admixture sont conservés à l’échelle génomique. Enfin, un modèle théorique permettant de prédire la valeur sélective des hybrides a été développé en utilisant le cadre du modèle géométrique de Fisher. Ce modèle considère les interactions épistatiques à l’échelle du génome, émergeant de la co-adaptation des mutations produites lors de la divergence. Il permet entre autres de s’affranchir des limitations des modèles classiques d’incompatibilités génétiques tout en conservant des prédictions en accord avec la théorie et les données de l’isolement post-zygotique. Ce modèle, simple et flexible, permet de prédire de nombreuses observations empiriques de l’étude de l’hybridation, dont les distorsions de ségrégation chez les moules.Il permet enfin d'expliquer que les populations admixées retrouvent une valeur sélective élevée bien qu'aillant une combinaison d'allèles provenant des deux génomes parentaux.