Évolution des business models d'incubateurs : contribution de la théorie des capacités dynamiques
Auteur / Autrice : | Amandine Maus |
Direction : | Sylvie Sammut |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance le 12/11/2019 |
Etablissement(s) : | Montpellier |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Economie Gestion de Montpellier (2015-.... ; Montpellier) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Montpellier Research in Management |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Marie Courrent |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Sammut, Jean-Marie Courrent, Didier Chabaud, Xavier Lecocq, Léo-Paul Dana, Nathalie Schieb-Bienfait | |
Rapporteur / Rapporteuse : Didier Chabaud, Xavier Lecocq |
Mots clés
Résumé
Cette thèse étudie les incubateurs d’entreprises. Il en existe actuellement 7 000 dans le monde. Cette population d’organisations s’est rapidement développée depuis la dernière décennie, contribuant au dynamisme croissant de l’environnement de l’accompagnement entrepreneurial. En écho à ce contexte, un courant de recherche plus stratégique a émergé dans la littérature au début des années 2000. Les chercheurs y mobilisent des concepts du management stratégique pour déterminer comment les incubateurs, désormais remis en question, s’adaptent pour demeurer compétitifs. Nous nous inscrivons dans ce courant en mobilisant le business model. Ce concept décrit la façon dont les organisations créent et capturent de la valeur pour survivre et se développer dans leur industrie. Nous prolongeons les travaux qui portent sur l’évolution des business models d’incubateurs en explorant une approche plus compréhensive et processuelle, perspective peu étudiée à notre connaissance par la littérature. Le modèle RCOV (Ressources, Compétences, Organisation et Valeur) facilite dans ce cadre la représentation des étapes du processus de transformation des business models. Nous l’utilisons en prenant appui sur la théorie des capacités dynamiques. Selon cette dernière, certaines capacités provoquent des processus entrepreneuriaux qui transforment les business models et accroissent la performance des organisations. Deux études qualitatives ont été conduites pour déterminer comment les incubateurs développent des capacités dynamiques et pour appréhender l’évolution de leurs business models. La première, de nature exploratoire, est composée de 20 entretiens semi-directifs réalisés avec des directeurs d’incubateurs français. La seconde est une étude de cas multiple et longitudinale. D’avril 2016 à février 2018, 135 entretiens semi-directifs, près de 480 heures d’observation non participantes et de la collecte de documents ont été réalisés auprès de quatre incubateurs français. Les résultats obtenus soulignent la présence de capacités dynamiques développées grâce à une stratégie entrepreneuriale et micro-fondations de niveau individuel, interactionnel et organisationnel. Ces capacités provoquent une recherche permanente d’hybridation équilibrée, entre secteurs public et privé, des compétences, ressources et routines d’incubateurs. Grâce à leur base de ressources hybridée, les incubateurs attirent des organisations publiques et privées. Ces partenaires apportent des ressources pour co-conduire des projets entrepreneuriaux. Avec les incubateurs, ils se lancent dans la co-création et la poursuite de nouvelles formes d’accompagnement (accélération, coworking, hackathon, etc.). Ces processus entrepreneuriaux collectifs font émerger de nouveaux business models, à la fois multifaces et hybrides. Ces derniers permettent aux incubateurs d’attirer et de satisfaire un plus grand nombre d’entrepreneurs grâce aux formes d’accompagnement développées, et d’acquérir de nouvelles ressources financières, tant publiques que privées. Parmi les apports majeurs de cette thèse, l’un d’eux concerne la définition des incubateurs. La dynamique entrepreneuriale collective indique que ces organisations ne sont plus uniquement stratégiques, mais également entrepreneuriales.