Thèse soutenue

Le microenvironnement cellulaire : un frein aux effets du réentraînement à l'effort chez le patient BPCO ?

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Auteur / Autrice : Matthias Catteau
Direction : Maurice HayotPascal Pomies
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du Mouvement Humain
Date : Soutenance le 10/12/2019
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du Mouvement Humain (Marseille ; 2004-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Physiologie & médecine expérimentale du cœur et des muscles (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Claudine Fabre
Examinateurs / Examinatrices : Maurice Hayot, Pascal Pomies, Claudine Fabre, Esther Barreiro, Frédéric Costes, Anne Bonnieu
Rapporteur / Rapporteuse : Esther Barreiro, Frédéric Costes

Mots clés

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Résumé

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La dysfonction musculaire est l’une des comorbidités les plus handicapantes touchant les patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) qui, au-delà de la limite physique, est un indicateur du faible taux de survie des patients BPCO. Afin de rétablir les capacités fonctionnelles musculaires et la tolérance à l’effort des patients, le réentraînement à l’effort (REE) dans le cadre d’une réhabilitation respiratoire représente aujourd’hui la meilleure approche thérapeutique. Cependant, les bénéfices musculaires induits par le REE sont limités tant en amplitude qu’en durée. Cette limitation est ainsi un enjeu majeur dans le traitement des patients BPCO. Parmi les hypothèses pouvant expliquer ces limites, le débordement (Spill-over) de molécules pro-inflammatoires provenant des poumons, et empruntant la circulation systémique, pourrait être à l’origine d’une détérioration du microenvironnement musculaire qui limiterait ces effets bénéfiques du REE.L’objectif de ce travail de thèse est d’étudier le rôle du microenvironnement BPCO de la cellule musculaire dans les défauts de régénération musculaire et d’évaluer son implication dans la limite des effets bénéfiques du REE.Nous avons ainsi montré que l’autophagie, modulée par le stress oxydant, était impliquée dans l’altération des cellules musculaires BPCO en culture. Nous avons alors étudié si le microenvironnement BPCO (c’est-à-dire le sérum BPCO) pouvait participer à l’altération de la différenciation/régénération de myoblastes humains sains. Après avoir mis en place une méthodologie in vitro permettant l’étude du microenvironnement BPCO sur la différenciation de myoblastes humains sains, nous avons mis en évidence que la sévérité de la maladie influait sur la composition du microenvironnement, avec des répercussions sur la différenciation des myoblastes sains. Il est d’ailleurs probable que le microenvironnement BPCO épuise le potentiel myogénique des myoblastes. Le REE semble d’ailleurs inefficace à rétablir une composition du microenvironnement propice au processus de différenciation, en favorisant l’expression de marqueurs du catabolisme. Nous avons également observé que les myoblastes de patients BPCO présentaient des défauts d’adaptation à une stimulation électrique (induisant des réponses adaptatives similaires à celle d’un REE) suggérant que les myoblastes BPCO possèdent un potentiel myogénique altéré.L’ensemble de ces travaux suggère que le microenvironnement BPCO véhicule des molécules qui pourraient épuiser le potentiel myogénique des myoblastes humains sains. Cet effet du microenvironnement pourrait à terme altérer les processus de régénération musculaire et limiter les effets bénéfiques du REE chez le patient BPCO.