Thèse soutenue

Analyse discursive de propos jugés sexistes misogynes en contexte médiatique

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Auteur / Autrice : Eva Toquebiol
Direction : François PereaArnaud Richard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 27/09/2019
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Praxiling (Montpellier) - Praxiling / Praxiling
Jury : Président / Présidente : Nathalie Auger
Examinateurs / Examinatrices : Béatrice Fracchiolla
Rapporteur / Rapporteuse : Bernard Andrieu, Kheira Yahiaoui

Mots clés

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Résumé

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Analyse discursive de propos jugés sexistes misogynesen contexte médiatique« Toutes les putes sont des miss », « ce boule de rêve », « qu’ellesretournent à leur casseroles ! », « tromblon extraordinaire », voici desexemples de propos diffusés dans les émissions télévisuelles etradiophoniques qui ont été jugées sexistes par le Conseil Supérieur del’Audiovisuel. Cette thèse présente les différentes formes discursives dediscrimination de genre et de sexe en contexte médiatique. S’appuyant surles décisions du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel français, l’études’inscrit dans le domaine de l’analyse du discours médiatique et les étudesculturelles sur le genre (culturals studies) et le langage (Gender andLanguage Studies). La parole médiatique pose la question de laresponsabilité des discours diffusés dans l’espace public. Le ConseilSupérieur de l’Audiovisuel, dans le compte-rendu de ses décisions, utilisediverses formules afin de rendre compte de critères objectifs pour citer lesdiscriminations liées au sexe et au genre : « représentations stéréotypées »,« images dégradantes », « vulgaires ». Afin de mettre à jour tout un systèmediscriminant, ce travail propose une analyse des discours non logocentréeintégrant les images et les mises en scènes comme environnementparticipant à la construction de représentations et pratiques genréescollectives. La fabrique médiatique des discours sexistes s’effectue d’abordpar une catégorisation discursive révélant des réductions organiques desparties du corps féminin et d’autre part dans la scénographie et les montagesréalisés par la production. Le corps morcelé de la femme dans les discourssexistes misogynes symbolise un corps matérialisé, accessible à tou·te·sdans les mises en scènes des productions télévisuelles. Le corps féminin estle support de toutes sortes de récits ; corps sans identité propre il représenteun collectif-passif, celui de l’ensemble des femmes. Infantilisées, humiliées,discréditées, ou à l’inverse complimentées à répétition (discours flatteursinsistants), la parole et la représentation de la femme et du corps fémininapparaissent de manières stéréotypées dans des mises en scènes situéesaxiologiquement en fonction de normes et représentations culturellespartagées collectivement. D’autre part, la construction des discours sexistesmisogynes relève d’un processus de performativité où chacun·e participe àla mise-en-œuvre de normes discriminantes ; la réalité symbolique sedessine sur la réalité physique, les corps se modifient pour s’approprier auxdiscours des corps-modèles tant énoncés. Cette thèse a pour motivationd’apporter un regard nouveau sur la responsabilité médiatique et de pointerdes systèmes discursifs inégalitaires produits et diffusés par des instancespubliques médiatiques.