Thèse soutenue

Discours et (inter)subjectivité dans la campagne des élections européennes 2014 : une approche praxématique.

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Auteur / Autrice : Esther Durin
Direction : François PereaArnaud Richard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 13/12/2019
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Praxiling (Montpellier) - Praxiling (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Laurence Rosier
Examinateurs / Examinatrices : Audrey Roig
Rapporteurs / Rapporteuses : Thierry Guilbert

Résumé

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Ce travail propose d’analyser la représentation politique dans sa fonction symbolique de construction des identités collectives. Il s’appuie sur la théorie des hégémonies développée par Ernesto Laclau et Chantal Mouffe, ainsi que sur la subjectivation politique telle qu’abordée par Jacques Rancière, théories qui placent le dissensus au fondement de toute communauté politique et invitent à une réflexion sur le rôle fondamental des représentations de l’altérité dans la construction discursive des identités et du social. L’approche praxématique en analyse du discours offre un cadre épistémique et méthodologique particulièrement heuristique pour analyser cette intersubjectivité, à travers les figements progressifs de la dialectique du même et de l’autre. Le terrain d’étude est celui de la campagne des élections au Parlement européen (mai 2014), par rapport à laquelle l’analyse permet d’appréhender la difficile émergence d’un espace politique européen, autrement que par le truchement de son opposition à l’espace national. Il s’agit d’identifier les conditions d’émergence d’un demos européen, qui ne se confonde ni avec l’ethnos, dont il est montré qu’il n’a rien d’essentiel, ni avec le corps social atomisé de l’individu libéral. Les traces textuelles de cette émergence s’appréhendent en (co)(n)texte, suivant des réseaux praxiques. L’analyse s’intéresse au rôle de l’ensemble des unités linguistiques dans la coconstruction du réel et dans sa mise en récit. Elle tente également d’appréhender la problématique du discours représenté dans sa polymorphie. Parallèlement au (sur)marquage des points de vue, les phénomènes d’effacement énonciatif s’avèrent déterminants dans la construction hégémonique du sens, comme producteurs d’évidence.