Thèse soutenue

Le protocole scientifique comme processus de création artistique appliqué au cheval : entre arts et sciences, des espaces hybrides où écrire le vivant
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Auteur / Autrice : Charlène Dray
Direction : Philippe Goudard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : ARTS spécialité Etudes théâtrales et spectacle vivant
Date : Soutenance le 06/12/2019
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche Représenter, inventer la réalité du romantisme à l'aube du XXIe siècle
Jury : Président / Présidente : Jean-Paul Fourmentraux
Examinateurs / Examinatrices : Jocelyne Porcher, Magali Sizorn, Gérard Lieber, Ondine Bréaud
Rapporteurs / Rapporteuses : Karel Vanhaesebrouck

Mots clés

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Résumé

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À l’ère de l’anthropocène, les sciences du vivant et les pratiques artistiques émergentes opèrent un décloisonnement des savoirs et des pratiques nous invitant à reconsidérer la présence des animaux en spectacle. Cette thèse a pour objectif de concevoir un processus de création favorisant l’agentivité du cheval sur scène au travers d’outils et de connaissances à même de donner à voir une nouvelle approche des relations interespèces. L’auteure de cette thèse, scénographe-chercheuse-écuyère et ses deux chevaux de randonnée Listan et Luzio, explorent les modalités de leur espèce de compagnie (Haraway) en la mettant à l’œuvre au cœur du dispositif scénique. Appuyées sur cette pratique de 2008 à 2019 dans le champ professionnel de la performance et du spectacle vivant, 152 expériences ont été réalisées. En se référant à l’histoire de l’art équestre (Hodak- Druel), à l’éthologie (Lorenz), à la sociologie et la philosophie (Despret) ainsi qu’aux courants plus récents tels que la technozoosémiotique (Bec), les partenariats art, science et technologie (Fourmentraux) et à l’éthologie cognitive (Leblanc), la recherche s’articule en trois parties. La première est consacrée à la transformation de la science de l’équitation en art de monter à cheval au XVIIe siècle (de Pluvinel) entraînant l’avènement du cirque moderne au XVIIIe puis du spectacle équestre tel qu’on le connait aujourd’hui (Zingaro). La seconde partie s’ouvre au-delà des domaines de recherche habituellement associés au cheval. D’une part sur des expériences d’amateurs éclairés qui ont dévoilé des capacités équines jusque-là insoupçonnées. D’autre part dans le champ de l’art, sur différentes manières d’aborder la création avec l’animal. Sans éviter d’aborder les questions d’actualité quant au travail animal (Porcher), une approche sémiotique (Bouissac) interroge le statut symbolique et la puissance d’agir (Latour) de ces animaux au cœur de l’œuvre. Cette seconde partie se termine, en croisant les recherches en cognition animale associées au développement d’interfaces technologiques qui permettent à l’auteure de s’engager à explorer de manière inventive, les modalités expressives d’une forme de langage animal/machine/homme. À la recherche de la création, la troisième partie met à l’épreuve ces différents constats. Adoptant une pratique artistique expérimentale, cette recherche donne alternativement aux chevaux le statut d’expérimentateurs au laboratoire et de partenaires artistiques à la scène (Hediger). Les performances qui en résultent considèrent la scénographie comme un agrès virtuel, qui engage une relation d’intermédialité entre l’animal usant d’outils interactifs et l’interprète humain qui les accompagne conviant les spectateurs à la mise en lumière d’une nouvelle place de la relation et du vivant dans l’art.