Thèse soutenue

Effets d’un programme de marche « rapide » sur le système nerveux autonome chez le sujet âgé en EHPAD : Effet additif de la neurostimulation transcutanée du SNA

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Auteur / Autrice : Jérémy Raffin
Direction : Jean-Claude BarthélémyDavid Hupin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie Médecine et Santé
Date : Soutenance le 29/10/2019
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences Ingénierie Santé (Saint-Etienne)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Système nerveux autonome. Epidémiologie, Physiologie, Ingénierie, Santé
établissement opérateur d'inscription : Université Jean Monnet (Saint-Étienne ; 1969-....)
Laboratoire : Système Nerveux Autonome - Epidémiologie- Physiologie- Ingénierie- Santé / SNA-EPIS
Jury : Président / Présidente : Frédéric Costes
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Claude Barthélémy, David Hupin, Frédéric Costes, Guido Ferretti, Yves Rolland, Thierry Busso, Patrice Flore, Claude Montuy-Coquard
Rapporteurs / Rapporteuses : Guido Ferretti, Yves Rolland

Résumé

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L’activité physique représente un moyen efficace pour retarder le déclin des fonctions physiologiques associé au vieillissement. En outre, la baisse d’activité du système nerveux autonome liée à l’âge s’accompagne d’une augmentation du risque de décès et d’événements cardiovasculaires qui pourrait être prévenue par l’exercice régulier. Par ailleurs, un champ grandissant de la recherche scientifique s’intéresse depuis quelques années aux bienfaits thérapeutiques de la neurostimulation vagale non invasive dans le traitement de nombreuses pathologies telles que l’inflammation, la douleur, la dépression ou encore les troubles du rythme cardiaque. Il a été montré que la stimulation auriculaire transcutanée du nerf vague (NSVt) permettait de rééquilibrer la balance sympatho-vagale et pourrait donc constituer un complément efficace à l’activité physique pour le maintien des fonctions végétatives chez la personne âgée.Cette thèse s’intéresse aux effets chroniques et aigus de l’exercice aérobie et de la NSVt sur l’activité du système nerveux autonome du sujet âgé institutionnalisé. Elle s’inscrit dans le cadre de l’étude contrôlée et randomisée intitulée « Marche rapide en EHPAD » (ClinicalTrials.gov Identifiant: NCT03302923) menée au sein du laboratoire SNA-EPIS (Système Nerveux Autonome – Épidémiologie, Prévention, Ingénierie, Santé, directeur : Professeur Frédéric Roche) via la MutualitéFrançaise Loire Haute-Loire.La première partie de ce travail est un état de l’art construit en six chapitres. Les trois premiers présentent les bases de la physiologie du système nerveux autonome cardiovasculaire et son exploration par la mesure de la variabilité de la fréquence cardiaque et de la sensibilité baroréflexe. Les deux chapitres suivants dépeignent l’évolution du contrôle végétatif cardiaque au cours du vieillissement et les adaptations liées à l’exercice chronique et aigu. Enfin, un dernier volet porte sur les bénéfices de la neurostimulation vagale comme modalité de prise en charge d’une grande variété de pathologies, notamment cardio-végétatives.La seconde partie présente les résultats de plusieurs études menées au sein du projet « Marche rapide en EHPAD ». La première est une méta-analyse compilant les données des protocoles d’entrainement aérobie publiés chez le sujet de plus de 60 ans. Elle démontre un effet atténué de l’exercice avec une réponse fréquence-dépendante sur la variabilité de la fréquence cardiaque. Une deuxième étude porte sur l’effet aigu d’une séance de marche rapide associée à de la neurostimulationvagale sur la récupération cardio-végétative chez la personne âgée. Elle met en évidence une amélioration de la résilience autonomique sous l’effet de la neurostimulation du SNA. Une troisième étude explore les effets d’un programme de neuf mois en marche rapide, une fois et trois par semaine, chez le sujet institutionnalisé, et révèle un effet favorable de l’exercice régulier sur l’activité parasympathique et sur la fragmentation cardiaque (article en préparation). Cette étude corrobore lesrésultats d’un protocole similaire menée récemment chez des sujets apnéiques au sein du même laboratoire. Enfin, une étude ancillaire au protocole nous a également permis de modéliser les réponses fonctionnelles à l’entrainement et de déterminer chez le sujet âgé une durée journalière de 14 minutes de marche comme dose optimale pour l’amélioration des fonctions locomotrices et cardiorespiratoires évaluées par le test de marche de 6 minutes (Busso et al. article soumis).En conclusion, ce projet démontre que l’activité physique régulière s’avère bénéfique au maintien du contrôle cardiaque végétatif et des capacités fonctionnelles chez le sujet institutionnalisé de plus de 60 ans, et que son effet pourrait être potentialisé par la neurostimulation non invasive du nerf vague. Ces résultats ouvrent la voie à de futures études qui pourraient explorer les mécanismes à la base des observations mises en évidence par ces travaux.