Auteur / Autrice : | Hossam Said Abouelseoud Abbas |
Direction : | Yves Clavaron, Mounira Chatti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature générale et comparée |
Date : | Soutenance le 18/10/2019 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre d'études sur les littératures étrangères et comparées (Saint-Etienne ; 1999-2020) |
Laboratoire : Centre d'Etude sur les Littératures Etrangères et Comparées | |
Jury : | Président / Présidente : Élisabeth Vauthier |
Examinateurs / Examinatrices : Inas Aboulnasr, Patrick Quillier | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Élisabeth Vauthier, Moncef Khémiri |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La poésie des prisons est composée dans des circonstances exceptionnelles et pendant des moments pénibles de la vie des poètes : derrière les murs de la prison où la plume est enfermée. Écrire au fond de la cellule permet au poète d’exercer une forme de liberté, liberté d’assembler les mots, de maîtriser le rythme de sa propre vie, cadencée par des horaires et des contraintes qui n’ont pas été choisies. Notre étude est consacrée à cette création poétique carcérale particulière chez quelques poètes français et arabes contemporains. Nous présentons le contexte historique et littéraire dans lequel se situe cette création. Notre travail montre que cette poésie reflète le désir du poète prisonnier d’affirmer son humanité tout en refusant le lent processus de déshumanisation qui accompagne l’incarcération. La création poétique pendant l’incarcération forme la mémoire de l’homme en prison. Les poèmes composés en prison prennent une dimension éthique plus qu’analytique et s’attachent à des expériences vécues plus qu’à des systèmes de pensée où l’engagement des poètes vient au-devant de la scène. Dans une perspective comparatiste, notre travail examine la relation entre la poésie et la politique, représentée dans la poésie des prisons. Les interrogations sociales et humaines qui occupent les poètes prisonniers sont aussi au centre de notre étude tout comme la poétique et les structures du poème-emprisonné. La thèse étudie également les procédés intertextuels qui nourrissent la poésie des prisons : religieuse, mythique et historique. L’intertextualité constitue une caractéristique fondamentale de cette poésie et occupe une place importante dans notre recherche. En bref, la poésie des prisons prouve que les poètes sont vraiment « les maîtres des mots », ceux qui ignorent le « taisez-vous », adressé aux prisonniers, grâce à la hauteur de leur langage poétique qui exprime leurs différents messages. La création poétique pendant l’emprisonnement montre que les poètes prisonniers sont capables de « dire la prison », chacun dans sa singularité, tout en s’engageant dans la Cité où ils vivent.