Thèse soutenue

Emma entre les lignes : réceptions, lecteurs et lectrices de Madame Bovary de Flaubert

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Auteur / Autrice : Anne-Claire Marpeau
Direction : Henri GarricAndré Lamontagne
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance le 21/09/2019
Etablissement(s) : Lyon en cotutelle avec University of British Columbia (Vancouver, Canada)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure de Lyon (2010-...)
Laboratoire : Centre d'études et de recherches comparées sur la création (Lyon ; 2009-....) - Department of French, Hispanic & Italian Studies
Jury : Président / Présidente : Christine Détrez
Examinateurs / Examinatrices : Henri Garric, André Lamontagne, Christine Détrez, Marie-Ange Fougère, Éléonore Reverzy, Joël Castonguay-Bélanger, Nancy M. Frelick, Cynthia Harvey
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Ange Fougère, Éléonore Reverzy

Résumé

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Le travail porte sur la lecture de Madame Bovary de Flaubert. Menacée d’être proscrite en 1857, elle devient ensuite progressivement prescrite par les programmes de littérature au lycée et à l’université en France et dans les pays anglo-américains. La chercheuse explore le processus de « classicisation » du roman et l’histoire de la réception de son personnage principal par trois communautés interprétatives : les journalistes et critiques contemporain·e·s de Flaubert, les critiques universitaires français et anglo-américain·e·s des années 1960-1980 et des lycéen·ne·s français·e·s en 2016. Le travail interroge donc la constitution des interprétations dominantes ainsi que la dynamique des phénomènes d’identifications au cœur de ces différentes lectures en relation avec l’esthétique de l’auteur. Des problématiques de légitimation structurent en effet ces discours lectoraux et révèlent dans les valeurs qu’ils convoquent la « valence différentielle des sexes », universelle selon Françoise Héritier, qui fait d’une lecture masculine la référence de toute lecture légitime du roman en invalidant des attitudes lectorales perçues comme féminines. Cette situation a pour conséquence un encadrement pédagogique spécifique des interprétations lectorales dans le cadre scolaire dont la thèse interroge les présupposés et les effets sur les lecteurs et lectrices contemporain·e·s.Diverses méthodologies ont été utilisées pour mener la recherche. Les articles de journaux et les textes judiciaires publiés lors du procès de Madame Bovary ont été analysés. Un corpus de travaux structuralistes et post-structuralistes, des théories de la réception et féministes a également été examiné. La chercheuse a par ailleurs eu recours aux techniques de l’explication de texte pour comprendre l’esthétique de Flaubert et la confronter aux réactions des divers lecter·rice·s. Enfin, la chercheuse a mené une enquête de terrain basée sur un questionnaire, des journaux de lecture et des entretiens avec une classe de lycéen·ne·s français.