Thèse soutenue

Frottement caoutchouc-glace : une approche multi-échelle et multi-physique

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Auteur / Autrice : Sylvain Hemette
Direction : Denis MazuyerJuliette Cayer-BarriozKazue Kurihara
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mécanique
Date : Soutenance le 17/06/2019
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mécanique, Energétique, Génie Civil, Acoustique (Villeurbanne ; 2011-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École Centrale de Lyon (1857-....)
Laboratoire : Laboratoire de tribologie et dynamique des systèmes (Écully, Rhône ; 1970-)
Jury : Président / Présidente : Jean-Yves Cavaillé
Examinateurs / Examinatrices : Denis Mazuyer, Juliette Cayer-Barrioz, Kazue Kurihara, Mark Rutland
Rapporteur / Rapporteuse : Antoine Chateauminois, Jean Denape

Mots clés

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Résumé

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La conduite sur glace peut se révéler une pratique difficile en raison de la mauvaise adhérence du pneu ainsi que les réglementations strictes limitant ou interdisant l’utilisation des pneus cloutés dans de nombreux pays. Dans ce contexte d’amélioration des conditions de sécurité routière pour les conditions climatiques extrêmes, il est nécessaire d’étudier et d’analyser avec précision le contact glissant entre le caoutchouc et la glace et de déterminer les différents mécanismes clés régissant le comportement tribologique de ce contact.La stratégie choisie dans le cadre de cette thèse consiste donc à étudier le contact caoutchouc-glace à différentes échelles – macrométrique (échelle d’une surface apparente de contact) et micrométrique (échelle d’un groupe de contact entre aspérités) – afin de lier les processus physiques de frottement et d’adhérence observés à l’échelle macrométrique à leurs causes potentielles induites à plus petite échelle.Un système basé sur une Appareil de Force de Surfaces (SFA), développé au laboratoire Kurihara, a été utilisé pour mesurer les interactions caoutchouc glace dans des conditions de température négative avec de couches de caoutchouc d’épaisseur micrométrique. La morphologie du caoutchouc est fortement influencée par la présence de silice et de noir de carbone au sein de matrice élastomère, formant des aspérités de 40 µm de diamètre. Ces aspérités ont une rigidité supérieure à celle de la matrice élastomère environnante. Elles sont également responsables d’une dissipation accrue pour des charges appliquées inférieures à 10 mN, ce qui peut être lié à un phénomène d’hystérésis provoqué par les charges tel que les effets Payne et Mullins et/ou un glissement à l’interface. Les propriétés viscoélastiques des couches minces de caoutchouc mesurées pour les différents échantillons concordent avec les mesures obtenues par l’Analyse Mécanique Dynamique (DMA).En parallèle, le tribomètre KŌRI, développé au LTDS, a été utilisé afin de réaliser des expériences de frottement caoutchouc-glace dans un environnement froid contrôlé (température et taux humidité). Une unité de fabrication de glace a également été conçue afin de produire un disque de glace transparent reproductible. La transparence de la glace permet d’étudier l’évolution du contact caoutchouc-glace pendant un essai de frottement. Le comportement du frottement a été analysé pour des vitesses de glissement comprises entre le µm/s et le m/s, des températures comprises entre -15°C à -2,5°C et différentes propriétés mécaniques du caoutchouc. Les courbes de frottement caoutchouc-glace en fonction de la vitesse présentent la forme caractéristique en cloche observée habituellement pour les caoutchoucs. En plus de la vitesse de glissement, le niveau de frottement dépend également de l’historique de glissement de la glace et des propriétés viscoélastique du caoutchouc. Un labourage de la surface de la glace par les aspérités présentes à la surface de l’élastomère a également été observé lors des mesures de frottement. Deux phases principales de frottement ont pu être identifiées. La première concerne les vitesses de glissement ‘faibles’ où la viscoélasticité du caoutchouc et le labourage de la surface de glace régissent le frottement. La seconde se produit à des vitesses plus élevées pour lesquelles des effets thermiques interviennent.