Thèse soutenue

La disparition de Hiraoka Kimitake et la naissance de l'écrivain Mishima Yukio : du lyrisme à l'ironie

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Auteur / Autrice : Aurelien Sabatier
Direction : Claire Dodane
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes de l'Asie et ses Diasporas
Date : Soutenance le 20/06/2019
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement opérateur de soutenance : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....)
Jury : Président / Présidente : Anne Bayard-Sakai
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Lozerand, Thomas Garcin, William Marx
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Bayard-Sakai, Emmanuel Lozerand

Résumé

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Dans cette étude, nous nous intéressons à l’œuvre de jeunesse de Hiraoka Kimitake et à la naissance de Mishima Yukio. Après une partie préliminaire dans laquelle nous étudions l’œuvre du poète Hiraoka Kimitake entre 1937 et 1941, nous analysons l’œuvre du romancier, nouvelliste, épistolier et dramaturge Mishima Yukio entre La Forêt en fleurs (1941) et Kantan (1950). Nous nous demandons en quoi cette période est la période de gestation d’une entité à laquelle renvoie le signe Mishima Yukio et qui proclame scandaleusement son désir de vivre ? Autrement dit, en quoi le jeune homme Hiraoka Kimitake, en devenant Mishima Yukio, l’auteur de l’œuvre, se fait-il « autre qu’il n’était auparavant » (Starobinski) à travers l’expérience de la Modernité et plus particulièrement à travers l’intériorisation et la mise en œuvre du concept d’ironie que lui fournit l’École Romantique Japonaise ? Nous montrons que Hiraoka Kimitake devient Mishima Yukio à travers la redécouverte de la notion d’ironie dont l’École Romantique Japonaise a véhiculé une conception pervertie, lyrique, passéiste et pessimiste. Après avoir fait sien le concept d’ironie développé par l’École Romantique Japonaise, l’écrivain le renouvelle en revenant à l’origine du concept, c’est-à-dire en réactivant l’ironie socratique, fondamentalement optimiste et futuriste, mais supposant une certaine violence. Cette ironie joyeuse et brutale, ce « gai savoir », qui s’appuie sur une conception cyclique du temps, sur un certain « éternel retour », est le fondement existentiel de la littérature de Hiraoka Kimitake dont le pseudonyme Mishima Yukio traduit la disparition.