La contribution de la gestion communautaire des ressources pastorales à la résilience des communautés rurales post-soviétiques, le cas du Kirghizistan
Auteur / Autrice : | Irene Mestre |
Direction : | Anne Honegger |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Geographie Aménagement |
Date : | Soutenance le 14/03/2019 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Etablissement opérateur de soutenance : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....) |
Jury : | Président / Présidente : Hans Hurni |
Examinateurs / Examinatrices : Hans Hurni, Benoît Lallau, Yves Poinsot, Christina Aschan-Leygonie, Carole Ferret | |
Rapporteur / Rapporteuse : Benoît Lallau, Yves Poinsot |
Mots clés
Résumé
Dans le cadre de cette recherche, nous nous sommes penchées sur les dynamiques à l’œuvre dans les systèmes agropastoraux après la mise en place, depuis 2009, de la gestion communautaire des ressources pastorales sur tout le territoire du Kirghizstan. Nous nous sommes interrogées sur la contribution de la gestion communautaire des ressources pastorales à la résilience des communautés rurales. La méthodologie de la recherche utilisée est l’étude de cas multiple imbriquée, de manière à prendre en compte de manière ouverte les interactions entre l’utilisation des terres, les dynamiques des ressources et la gouvernance. Les cas d’étude sélectionnés sont trois communes rurales et leurs pâturages qui forment ainsi trois systèmes socio-écologiques. Le niveau national est également pris en compte. Les données ont été collectées par des enquêtes de terrain et l’observation participante dans les communes rurales et dans les ONG en charge de projets sur la gestion des ressources pastorales au niveau national. Une revue de la littérature a également été menée. Le traitement qualitatif des données s’est fait par thématisation et les données quantitatives ont fait l’objet d’analyses statistiques simples. Le cadre conceptuel articule les principes pour la gestion d’un bien commun d’Elinor Ostrom (1990) et l’approche pour l’étude de la résilience des systèmes spatiaux de Christina Aschan-Leygonie (2000). Une grille de la contribution de la gestion communautaire des ressources pastorales à la résilience spatiale des systèmes socio-écologiques a servi de guide pour l’analyse. Les résultats de cette recherche mettent en évidence l’échec de la gestion communautaire à créer des boucles de rétroaction entre l’environnement, les pratiques et les mesures de gestion. Les organes exécutifs de la gestion communautaire ne collectent pas formellement de données sur l’état des pâturages ni sur les effets des usages. Leurs actions suivent principalement les intérêts des usagers des pâturages. Des recherches complémentaires sont nécessaires pour évaluer si les usagers des pâturages mènent un suivi des pâturages grâce aux savoirs locaux et si celui-ci est pris en compte dans les pratiques. Cependant, de manière générale, la gestion communautaire des ressources pastorales a un effet positif sur la résilience des communautés rurales. Premièrement, par son ouverture, elle permet aux familles les plus éloignées, et marginalisées dans la prise de décision sur la gestion des ressources pastorales, de faire entendre leur voix. Deuxièmement, l’accès à des pâturages peu utilisés est rendu possible par les réparations d’infrastructures financées par les investissements liés à la réforme. Ainsi, la pression du bétail sur les pâturages est, au moins partiellement, diminuée. Troisièmement, la gestion communautaire des ressources pastorales crée des interactions d’un type nouveau entre les usagers des pâturages agropastoraux et non-agropastoraux, ainsi qu’entre les acteurs locaux et nationaux. Elle offre notamment un cadre pour des stratégies ascendantes de défense des intérêts locaux auprès des structures gouvernementales et non-gouvernementales de l’échelle nationale. Ainsi, la gestion communautaire des ressources pastorales est un facteur de l’expansion des systèmes socio-écologiques locaux, de diversification et d’intensification de leurs interactions à l’intérieur du système et avec les systèmes de niveaux supérieurs.