Auteur / Autrice : | Frédéric Patane |
Direction : | Charles Gardou |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation |
Date : | Soutenance le 19/06/2019 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon) |
Partenaire(s) de recherche : | : ECP - Éducation, Cultures, Politiques (Lyon ; 2011-....) |
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Florence Faberon |
Examinateurs / Examinatrices : Lucia De Anna, Frédéric Angleviel |
Mots clés
Résumé
L’enjeu multiculturel du handicap en Nouvelle-Calédonie est devenu une question centrale lorsque le territoire s’est doté, en 2009, d’une loi du pays en faveur des personnes en situation de handicap, calquée sur un modèle occidental. En institutionnalisant la prise en charge du handicap, les pouvoirs publics fragilisent les solidarités de proximité kanak. L’étude des représentations et des pratiques sociales du handicap dans le monde kanak permet de comprendre l’impact que peut avoir ce dispositif législatif auprès des familles et des personnes avec une déficience. Afin de légitimer notre démarche anthropologique, nous montrons que le handicap est une situation culturellement située. L’étude des données disponibles sur le handicap dans le monde océanien et kanak en particulier révèlent la diversité des pratiques selon les contextes économiques et sociaux. Les entretiens semi-dirigés et l’observation participante, réalisés en zone tribale et urbaine, révèlent que l’approche magico-religieuse occupe une place importante dans l’interprétation du handicap. Dans l’univers kanak, interpréter le handicap revient, au final, à rechercher ce qui se cache derrière une explication biomédicale.Si la coutume kanak garantit la protection et la solidarité de proximité en direction des personnes avec une déficience, elle encourage leur participation sociale uniquement dans le cadre d’activités traditionnelles. La loi du pays de 2009 en faveur des personnes avec une déficience introduit des concepts étrangers à la culture kanak comme le taux de handicap, la perte d’autonomie, le projet de vie. De plus, en tant que facteur d’individualisation, elle fragilise les solidarités ancestrales basées sur des réseaux familiaux de dépendance et de protection. Le système occidental, en investissant le champ du handicap, amène les Kanak à s’interroger sur le niveau de différenciation culturelle qu’ils souhaitent préserver en matière de prise en charge des plus vulnérables